mercredi 3 décembre 2008

J'ai vu les « jo » du Japon


Dans un appart pas chauffé, avec des nuits frôlant le zéro celcius, le lever peut être particulièrement brutal. C'est bien beau dormir au chaud sous trois épaisseurs de couvertures dans un sac de couchage, mais faut bien s'en extirper le matin venu pour se traîner jusqu'à la douche. Ouais, parce que ce matin, j'ai décidé de me lever tôt, en même temps que Kyle qui doit aller bosser. J'ai vérifié les horaires d'autobus et le premier départ en direction de Matsumoto est à 7h50. J'arrive « ben flush » à la station et saute dans le bus pour un trajet de deux heures et demie d'émerveillement et de torture.

D'émerveillement et de torture? Be, pourquoi? Parce que les paysages sont sublimes; l'autobus passe dans un tunnel et, de l'autre côté, on a fait un bond de deux mois dans le futur - le flanc des montagnes est tout de blanc drapé et, de la route sinueuse sur laquelle nous roulons lentement, nous avons des vues incomparables sur le paysage à la fois calme et démonté, comme un océan en tempête, mais sans la violence. La route est par endroit glacée, tout est enneigé. La torture dans tout ça? La torture c'est que, encore un peu fatigué, je ne peux empêcher mes yeux de se fermer, je cogne des clous et pourtant j'essaie de résister.

À Matsumoto, ville encerclée par les Alpes japonaises, je me dirige tout de suite vers le château. Un de plus, mon troisième. Pourtant, celui-ci m'intéresse un peu plus; je me dis que du haut du dernier étage, on doit avoir une vue splendide des environs. Je dépose mon sac à la boutique de souvenirs (petite parenthèse pour dire à quel point les boutiques de souvenirs sont nulles au Japon... ni classe, ni kitsch, on y retrouve toujours les mêmes items, soit des boîtes de biscuits et autres friandises) et constate immédiatement que le château de Matsumoto se laisse photographier; tout en bois noir, ce qui lui confère une allure d'authenticité, il s'élève devant des cimes aux neiges éternelles et sous un ciel bleu azur. Le seul ennui c'est que, contrairement aux châteaux de Osaka et de Kumamoto, le dernier étage de celui de Matsumoto n'offre pas des panoramas sur la région : les fenêtres sont à demi-fermées, à demi-grillagées. Au moins je peux dire que j'ai vu les « jo » du Japon.

En début d'après-midi, je commence à marcher vers la 254, la route en direction de Saku, ma prochaine destination (Saku! Saku! Saku!). C'est que je veux faire du stop parce que sinon, il m'aurait fallu prendre un train jusqu'à Nagano et y transférer, trop long et trop cher. Sur la 254, à 40 minutes à pied du château, je marche une demi-heure et m'arrête une première fois à un endroit de choix. Je vois passer vingt-cinq voitures et continue à marcher. Un deuxième essai, vingt-cinq autres voitures (il passe environ 2 voitures à la minute), toujours rien, je continue. Troisième essai, vingt-voitures, non plus. Je m'apprête à poursuivre mon chemin et voici que la soixante-seizième voiture vient se garer tout prêt de moi. Le voici, mon lift! Deux gentilles femmes avec qui je bavarde un peu et qui m'apprennent un nouveau mot de japonais, celui pour « crépuscule », parce que je m'extasie devant le spectacle des couleurs du soleil couchant, couché, presque, et des montagnes qui n'en finissent plus de se déployer à l'horizon.

Elles me laissent au Jusco, un centre d'achat de Saku. Je m'achète une paire de gants au magasin à 100¥ et j'attends 18h pour donner un coup de fil à Erika. Elle vient me chercher et nous allons au restaurant pour fêter le départ de l'un de ses amis qui s'apprête à quitter le pays (Erika est une JET, tous ses amis sont des JET). C'est un restaurant de sushi sur convoyeurs. Si on voit quelque chose d'appétissant, on prend l'assiette. Une assiette, c'est deux morceaux de sushi pour la modique somme de 100¥, ce qui n'est pas si mal, même si les sushi sont, disons-le, de qualité moyenne. C'est un genre de fast-food de sushi.

Mot du jour : yuuyake (crépuscule)

2 commentaires:

Furan a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
maman a dit…

Ça donne vraiment envie d'aller voyager au Japon.