vendredi 31 octobre 2008

Incertitude


Quelle bonne nuit de sommeil, dans un confort mes amis.. ah! Je regarde mes courriels en prenant mon café et remarque que je n'ai toujours pas reçu de nouvelles de mon premier hôte à Kyoto, celui qui est supposé m'héberger dès ce soir. Je lui ré-écris en lui disant d'appeler à l'auberge, qu'ils prendraient le message et que je viendrais m'informer plus tard en après-midi. Ça ne regarde pas bien, mais on verra ce qui en sera. Je me ramasse un petit-déjeuner au supermarché et commence à marcher vers l'est. Détour par Toji, le « temple de l'est », là où il y aura un marché aux puces dimanche. Beau complexe, belle pagode, chapeau. Marche vers Nishi Onganji, qui n'est pas un temple comme je le croyais, mais une université. Encore un peu plus loin, au nord, le château de Nijo, sorte de base vouée à la défense du palais impérial pas trop loin. Chouette intérieur, des planchers qui grincent pour prévenir de l'approche d'un intrus ou d'un espion, des panneaux peints par des artistes de l'école Kano (dix-septième siècle), des jardins - tout ce qu'il faut, bref, pour être heureux. Un dernier arrêt avant de revenir au J-Hoppers : le Musée International du Manga. Drôle d'endroit. Un peu entre un musée traditionnel, une salle de lecture, un lieu de rencontre, une archive. Il y avait même une section consacrée à la bande dessinée francophone, laquelle allait quand même dans le détail. Plus intéressant que le Musée de la BD à Bruxelles. Je reviens à l'auberge où je m'attends à avoir eu des nouvelles concernant mon hébergement de ce soir. Niet. Allez, une nuit de plus au J-Hoppers. Et l'autre, que le diable l'emporte. Je bouffe et discute avec Eva, une Néerlandaise. Elle veut aller au même endroit où je suis allé hier, au parc à torii. De nuit, ça doit être plutôt bien qu'on se dit. On y va avec une Espagnole, super fine même si j'ai oublié de lui demander son nom (et vice-versa). Du haut de la colline, on se tape une super belle vue de Kyoto by night. Beaucoup d'effort, mais ça en vaut la peine.

Vers minuit, je prends mes courriels, il a répondu : « Mon numéro de téléphone est sur mon profil (il ne l'est pas, j'ai vérifié par deux fois) et je croyais que tu m'appellerais. Pour l'hébergement, je suis désolé, mais j'ai prévu autre chose. » Hein? Prévu autre chose? J'avais pourtant confirmer avec lui.. Lui et Kei.. j'espère que ce n'est pas représentatif du degré général de fiabilité des Japonais.

Mot du jour : yoru (nuit)

P.S. Désolé pour l'orthographe et la qualité de l'entrée, j'ai dû faire ça en vitesse. Pour me faire pardonner, une photo bonus. Moi et le Mont Fuji.

jeudi 30 octobre 2008

Ici, les autobus glissent et les camions se font éventrer?



Qu'on ne me parle plus de Tokyo, c'est de l'histoire ancienne maintenant! Tout s'est bien déroulé pour le départ, sauf que je n'ai pu remettre la clé de la chambre à Kei (il ne s'est pas pointé, fallait s'en douter). J'ai donc charger Damien de lui redonner et de récolter les 10,000¥ laissés en dépôt. Je suis donc parti vers le 21h en direction de la gare de Shinjuku, chargé comme un mulet, mais quand même bien organisé avec mon grand total de 11 poches (4 sur les jeans, 6 sur le veston, une dans le coton ouaté) - je me sens armé jusqu'aux dents.

Le bus (Chuo Dream), plus petit que je ne l'imaginais, quitte la station à 23h10. Les passagers ne niaisent pas avec le puck et se mettent immédiatement à roupiller, pour ne pas perdre une seconde de sommeil. Bah, pourquoi ne pas les imiter, après tout je me suis levé tôt ce matin moi aussi. Mais c'est pas très confortable tout ça, surtout que j'ai un voisin (un peu frustrant parce que l'autobus est à moitié plein). Je ne peux pas appuyer ma tête contre la vitre parce que les secousses me chatouillent trop (ben oui), ni me mettre de côté parce que le siège est trop petit et quand je suis droit, je glisse. Pas une super nuit de sommeil (est-ce qu'on appelle ça dormir sur la corde à linge?).

Arrivée sur les 6h, 6h30, 7h du matin, je ne sais plus, ne me suis même pas donné la peine de vérifier. Ah, faut que je vous dise : pour le couchsurfing, mon premier hôte m'a laissé tomber à la dernière minute (le deuxième qui me laissait tomber, quand je vous dis que ce n'est pas facile ici), donc je me suis retrouvé les mains vides juste avant de partir. Par conséquent, il faut trouver quelque chose pour la nuit et ce n'est pas avec tous mes bagages que je vais faire ça. Je vais donc déposer mes choses dans un casier de la gare et pars à la recherche d'un ... petit-déjeuner.

C'est avec très peu d'émotions (si, un peu de honte) que j'entre dans un McDo et me commande un espèce de McMuffin avec croquette de patate et café. C'est que j'avais vraiment besoin d'un truc chaud et rapide - c'est frisquet le matin ici! -, un besoin que ne pouvait combler tous les combini et supermarchés de ce monde. Pas mauvais, je dois admettre et c'était plutôt drôle de voir tout le monde s'asseoir avec le même petit-déjeuner : le McMuffin, la croquette et le café. Ça faisait cafétéria d'école secondaire. Bon, délesté de tous les bagages, l'estomac bien rempli, je suis d'attaque pour un peu d'exploration.

Près de la gare, un peu passé la grosse tour horrible (du genre Fersehen Turm de Berlin), il y a le Higashi Onganji, un temple vraiment pas piqué des vers et qui vaut la peine qu'on se déchausse pour aller y voir de plus près. Z'y sont pas allés de main-morte lors de la fabrication, c'est plutôt gros ce truc, même si une aile complète est en réparation et que ce n'est qu'une moitié du Onganji (l'autre étant Nishi Onganji/ Higashi = est, nishi = ouest). Encore un peu plus loin avant de rebrousser le chemin. Je vois que la marche ne mène nulle part et ne vois aucune carte de la ville pour m'aider à me diriger. Je traverse une rivière plutôt sèche, m'attarde dans des ruelles somme toute assez similaires à celles de Tokyo, passe devant le Musée National (j'y reviendrai), m'achète une pomme à l'ouverture des supermarchés, retraverse la rivière et reviens dans le coin de la gare, du côté sud cette fois.

Tous les hôtels sont du côté sud, c'est encourageant - même si les tarifs ne me conviennent pas, je finirai bien par trouver quelque chose. C'est à croire que les ondes positives ne nuisent pas et je vois bientôt ce qui semble être une auberge de jeunesse, J-Hoppers. J'y entre et procède immédiatement à la réservation, je reçois aussi à peu près le même discours introductif que j'avais l'habitude de réciter l'été dernier. L'endroit à quand même l'air bien. Le lit n'est prêt à 15 heures, je récolte donc un peu d'informations à la réception, ramasse deux ou trois cartes de la ville, et repars à l'aventure.

Un arrêt dans un combini où je fais l'acquisition (le mot est un peu fort quand même..) d'un onigiri «okaka». Vous avez le droit de trouver ça puérile, c'est ce qui m'a poussé à l'acheter! Qu'est-ce que c'est la saveur «okaka»? Je n'en sais pas plus que vous. Tout ce que je peux dire, c'est que ça goûte meilleur que ça sonne. Je fais mon petit bonhomme de chemin jusque dans le coin de Fushimi Inari, un complexe de temples, mais surtout une très longue balade à flanc de montagnes sous plus de mille torii, ces arches typiquement japonaises retrouvées à l'entrée de tout temple qui se respecte.

En tout et pour tout, j'en ai pour à peu près 3 heures à me balader là-dedans. Je vous épargne les détails, vous regardez les photos lorsqu'elles arriveront. 15h30. Un saut à la gare pour récupérer mes biens et tout de suite au J-Hoppers pour une douche presque jouissive. Le J-Hoppers... c'est classe pour une auberge de jeunesse. Ils ont pensé à tout; mon lit est en dortoir, mais on peut y suspendre un drap fourni pour plus d'intimité, il y a une table dans le dortoir, une salle commune avec télévision et un bar avec vue sur la ville, une cuisine toute neuve, du genre ikea. Un petit morceau de paradis après le Crib.

Astheure la soirée s'offre à moi. Mes jambes tiendront-elles le coup, me permettront-elles de sortir me balader en ville? Où profiterai-je plutôt de ce confort qui est comme un baume sur les meurtrissures du dernier mois?

Mot du jour : torii (torii)
Ce que j'ai appris : Il est bien important de connaître la hauteur de son véhicule. Un chauffeur de camion l'a appris à ses dépends cet après-midi quand il a vu le toît de son camion se faire arracher par un bloc de béton. Ouvert comme une cannette de Pepsi Diet coupée au couteau.


mercredi 29 octobre 2008

Arrivederci Tokyo


J'écris ce dernier message de Tokyo à partir de ma chambre vide et propre (pour autant qu'elle peut l'être). Le sac de voyage est rempli, le veston est armé de toutes sortes de trucs pratiques; je suis prêt, bref, à passer à la deuxième phase du périple, là où j'espère enfin résoudre cette fameuse énigme qu'est le fabuleux mystère du Péril Jaune™. Je quitte le Crib sans trop de regrets. Même avec le ralentissement de la dernière semaine, je crois avoir quand même bien rempli mon horaire. Le départ va m'être extrêmement bénéfique. Pas que la situation soit terrible ici, au contraire. J'ai atteint une zone de confort qui n'est peut-être pas souhaitable dans le cadre d'un voyage sensé bousculer un peu.

Maintenant, Tokyo, la ville, qu'est-ce que j'en pense après y être resté presque un mois et demi? Évidemment, le dépaysement des premiers jours s'est estompé. Plus rapidement que je ne l'aurais cru. La ville n'est pas aussi sauvage, déstabilisante, que la légende le veut. En prenant le temps d'y voir de plus près, on s'aperçoit bien vite que la métropole est très bien organisée et qu'il y règne un pragmatisme ambiant. J'avoue que mes notions de japonais ont fort probablement contribué à la dissipation du dépaysement et aidé mon intégration silencieuse dans l'environnement urbain - sans au moins une connaissance préalable des katakana (syllabaire utilisé pour les mots étrangers), il doit être assez pénible de se démerder avec les affiches, les étiquettes et les écriteaux. Cependant, les traductions en katakana créent une mystification; on voit les termes anglais omniprésents et pourtant personne ne parle la langue.

Sur un autre sujet, j'ai commencé à me tenir informer de ce qui se passe au Japon (ce que j'aurais dû faire il y a belle lurette). Tenez, aujourd'hui j'ai appris que le Premier Ministre ne savait pas le prix des nouilles instantanées. Anodin vous me direz, mais le truc c'est que l'on lui reproche d'être trop jet-set, de venir d'une classe très riche. Alors lorsqu'on lui a demandé quel était le prix d'un bol de ramen déshydratés, il a dit 470¥ alors que celui-ci oscille en moyenne autour de 140¥. Les esprits s'échauffent lorsque le pays semble destiné à connaître une récession...

Allez, au revoir Tokyo! On se revoit en décembre, c'est promis!

Expression du jour : ikura desu ka? (c'est combien?) 

lundi 27 octobre 2008

Orage impromptu au Palais du Cossin


Akihabara est l'un des quartiers que j'ai préféré, c'est pourquoi j'ai décidé aujourd'hui de revenir sur mes pas pour l'une de mes dernières journées à Tokyo. Sur le chemin du métro, je m'arrête à un petit comptoir que j'avais remarqué quelques jours auparavant. Le comptoir semble être tenu par un groupe de personnes âgées. Pour passer le temps et faire un peu de sous, ils font des pâtisseries qu'ils vendent pas cher du tout. Je paie les 80¥ et reçois un espèce de gros biscuit chaud - c'est une espèce de pâte à crêpe fourrée aux haricots sucrés. Délicieux. Un café minute acheté dans une machine distributrice et je suis prêt à passer aux choses sérieuses.

Je sors à Ueno et passe par les ruelles foisonnantes de commerces, restaurants et magasins en tout genre. Finalement, re-Akihabara et je ne niaise pas avec le puck c'te fois ci. Un grand magasin m'interpelle - mais vraiment, avec son écran géant extérieur qui crie les promos sur un fond de « glory glory alléluia! » - et j'y rentre aussitôt. 7 étages de cossins, gigantesque, démesuré, tout ce que vous voulez. Comme si on avait empilé un par dessus l'autre un Future Shop, un Wal-Mart, un Bureau en Gros, un Best Buy, un autre Future Shop, un Canadian Tire et un Archambault. Ni magasineux, ni wéreux à l'habitude, je m'y perds une bonne heure solide, dans les systèmes de son derniers cris, les jeux vidéos, les jouets, les bidules pour appareils-photo, les ordinateurs portables ou non. Rendu au septième étage, je me demande si je vais m'évanouir.

Courage, je continue, mais hors du Palais du Cossin, dans le Bourg du Machin-Chose. Ces petites ruelles débordantes de commerces, je m'y étais déjà promené, mais jamais je ne m'y étais enfoncé comme ça. Je porte une attention plus particulière aux figurines - des vitrines pleines à craquer de bibelots représentant des personnages de dessins animés, de jeux vidéos et des figurines de femmes à poil à travers tout ça. Et la moindre petite boutique de recoin est une fenêtre sur un labyrinthe qui circule au travers des immeubles. De nouveaux étages, partout, des escaliers, des portes, de nouvelles boutiques, de nouvelles figurines, des DVD, de l'équipement audio, waaaaaaaa!!! Une petite faim soudaine et je tente de retrouver la sortie. Un bruit sourd, qu'est-ce? La pluie, et mon parapluie qui est resté au Crib.. La pluie s'intensifie, encore, encore. C'est l'orage carrément, un temps qui rend même le parapluie inutile. J'abandonne l'idée de me trouver un restaurant dans le coin et prend le train vers le Crib en espérant que ça se calme.

Mot du jour : mise (magasin)
Ce que j'ai appris aujourd'hui : Toujours toujours vérifier la météo avant de sortir. La température à Tokyo est extrêmement instable.

Rock Over London, Rock On Yoyogi!


Les dimanches à Tokyo, je l'ai déjà dit, c'est mort. Tout est fermé, les gens restent chez eux, relaxent, font la cuisine, paressent. Un endroit, cependant, résiste : comme diraient les Anglais : « Yoyogi's the place to be. » Yoyogi le dimanche, c'est comme les tam-tams à Montréal, un moyen de décompresser et de se rassembler à l'extérieur. Plus précisément, Yoyogi le dimanche, c'est deux choses : de la musique et du déguisement. En bordure de la route qui traverse le parc on assiste à toute sorte de concerts gratuits donnés par des groupes émergents qui cherchent à se faire connaître. On passe du J-Pop au reggae jusqu'aux ensembles jazz et à la musique expérimentale. Si on aime ce qu'on entend, il est bien sûr possible de se procurer le disque du groupe vendu juste à côté par le gérant. Les groupes, même s'ils sont généralement peu connus, sont parfois suivis d'une horde de groupies - c'était le cas de Prime Addiction, groupe à qui les fans vouaient visiblement un culte digne des Backstreet Boys. La musique, c'était pas mal; du J-Pop énergique, pas mal catchy et tout et tout. Mais la musique, c'est 50% de l'affaire. L'autre 50%, c'est la frénésie des fans en délire qui se livrent à un chorégraphie planifiée d'avance. Elles (des filles pour la plupart) lèvent le poing toutes en même temps, tournent sur elles-mêmes, font tournoyer leurs cheveux comme s'ils écoutaient du « hair metal », toujours bien synchronisées. Un peu plus loin, c'est la foire au « cosplay ». Comme à chaque fin de semaine, il y a des Japonais en blouses de cuir dansant le swing sur de la musique des années cinquante. Assis en rond, des sosies d'Elvis aux « bananes capillaires » démesurées discutent en retouchant leurs coiffures tandis que, juste à côté, il est possible de se faire donner un câlin gratuit par une bande de bons samaritains sous le regard intrigué d'une poignée de « gothic lolitas ». Ouais, le dimanche « Yoyogi's the place to be! »

Mot du jour : kôen (parc)
Ce que j'ai appris (depuis quelques jours) :   $<<<<<¥ = :(

P.S. Je vous promets que ça va s'améliorer pour les photos. J'essaie d'en mettre à chaque jour, mais ça ne marche qu'une fois sur six. Dès que je quitte le Crib, ça devrait être mieux!

dimanche 26 octobre 2008

Fuji Karaoke


Jour F. Cadran à 6h. L'autobus part de Shinjuku à 8h55. Destination? Mont Fuji.

Je pars avec Damien et nous arrivons à la gare à 8h15, nous y rejoignons Chris, le Canadien avec lequel Damien s'était lié d'amitié à son premier lieu de résidence. Chris c'est, comme on dit, un boeuf de l'Alberta; environ 6 pieds 4, plus de 200 livres. Un gros bonhomme, quoi. Et Chris nous dit qu'il est fatigué parce qu'il n'a pas dormi de la nuit, ayant fêté jusqu'à 5h du mat'. Au guichet, on nous dit que c'est un peu serré pour l'autobus, mais que s'y nous nous y rendons tout de suite, ça devrait aller. Mais Chris nous dit qu'il n'a pas mangé et qu'il aimerait prendre le petit-déjeuner avant. Merde. Le prochain autobus est dans deux heures et demie.

Beaucoup de frustration, de « j'aurais donc dû y aller seul ». Pour attendre, nous allons au McDo où seul Chris mange, évidemment. Puis au Starbucks, où j'ai l'honneur de prendre le café le plus cher de toute ma vie (environ $4 pour un café filtre petit format, l'item le moins cher sur le menu). Pour se rendre à la cinquième station du Mont Fuji, ça fait un peu plus d'une heure, mais le trajet offre des vues plutôt spectaculaires sur les régions vallonneuses environnantes. Moi et Damien nous payons la traite pendant que l'autre fait l'écrapou sur la banquette arrière. Et on peut dire que ce n'est pas la saison pour les excursions au Fuji - nous sommes une dizaine pas plus dans le bus.

Déjà à la cinquième station, à plus de deux kilomètres au-dessus du niveau de la mer, nous sommes par-delà les nuages. Une dame me dit : « Unkai », mer de nuages. C'est ça et c'est franchement de toute beauté. À la cinquième station, c'est très venteux et à la température ressentie ça fait à peine plus chaud que 5 degrés. Chris dit qu'il est bien en short et en t-shirt, que c'est vivifiant. N'empêche qu'il s'achète ni vu ni connu un chandail à la boutique de souvenir. 13h30, le dernier bus est à 16h, ça ne nous donne pas beaucoup de temps pour batifoler sur le vieux Fuji.

Nous suivons une piste, assez plate, dans un nuage épais. Puis nous montons un peu. Il y a bien quelques arbres, mais pas beaucoup de feuilles. Ça fait végétation d'avant la première neige, style début décembre. Mais plus nous montons, moins il vente, alors y'a ça de positif. Nous voyons le sommet - très peu enneigé. Est-ce le réchauffement climatique ou la saison qui veut ça? Lorsque nous devons commencer à penser à redescendre, je vois bien le sommet. Il y en aurait peut-être eu pour 2 ou 3 heures de grimpe, ce qui aurait pu se faire en ayant attrapé le premier bus de la journée et en poussant un peu. Au plus haut, je laisse aller au vent le S de Sarah (si elle lit ce blog).

Un petit détour par les boutiques avant de repartir, un dernier regard vers la mer de nuages et nous revoici dans le bus. J'y reviendrai, que je me dis, j'y reviendrai et je le monterai à partir de la base. Le trajet du retour et plus long que celui de l'aller, il y a de la circulation. Bon moment pour une sieste. De retour au Crib, je suis en train de bouffer lorsque Kyle et Sachiko, les deux occupants de l'étage au-dessus de la cuisine, viennent cogner à ma porte. Ils me demandent si je ne les accompagnerais pas au karaoke. Hm. Le billet d'autobus n'était pas donné... au diable les dépenses! C'est pas tous les jours qu'on a l'occasion d'aller dans un karaoke à Tokyo!

Damien se joint au groupe, nous sommes donc quatre pour aller pousser quelques fausses notes. Le karaoke, c'est le Doremifa, à 10 minutes de marche du Crib. Nous louons un pièce privée : ça nous revient à peu près à 1,000¥ par personne pour deux heures, ce qui n'est pas si mal. Voici les faits saillants : Damien trébuche un peu avec l'anglais, Kyle fait toutes sortes de voix bizarres, Sachiko sort sa voix du dimanche, et j'essaie tant bien que mal à me débrouiller sur de vieux succès rock.

De retour au Crib, nous voyons que la réception est occupée. Tout le monde de mercredi soir dernier y est. Ali l'américano-hindou vulgaire, Sha le nerd caféïnomane et Shi Ho, dont c'est le ving-sixième anniversaire aujourd'hui. Un autre occupant, dont le nom m'échappe, va chercher sa guitare pour chanter « happy birthday » à Shi Ho. Kyle se sent en forme et entonne lui aussi quelques airs, puis nous invite dans sa chambre pour continuer la soirée autour de quelques chansons. Je ne comprends toujours pas ce mec. Il est Canadien, mais c'est la personne la plus étrange que j'ai rencontrée à Tokyo. De visage, c'est un genre de Robert Charlebois et côté personnalité, il redéfini l'art d'être pince-sans-rire. Impénétrable ce mec.

Alors voilà, une excursion au Mont Fuji que j'aurais imaginée glorieuse, mais qui ne le fut qu'à moitié et une soirée qui ne promettait rien de particulier, mais qui s'est métamorphosée en quelque chose de bien sympathique!

Mot du jour : uta (chanson)
Ce que j'ai appris : Pour les excursions, vaut mieux être seul (j'aime y aller à mon rythme), pour la ville, plus on est de fous plus on rit.

jeudi 23 octobre 2008

Hérésie au quartier de l'eau de thé


Recrudescence de la flotte ces derniers jours. Je me console en me disant que ça pourrait être pire - j'ai été assez chanceux d'avoir du beau temps pour mes sorties hors de la ville. Lorsque je vais prendre ma douche et préparer ma soupe du matin, je vois Damien, assis à la réception, qui révise son japonais. Je lui propose, comme ça, d'aller prendre un café. C'est la journée pour. On ne reste pas dans le quartier cependant, on va quatre stations plus loin, sur la même ligne, à la station shin-ochanomizu. Le quartier Ochanomizu (« eau de thé »), c'est un secteur commercial, mais moins fou que les Shibuya et Shinjuku de ce monde - il garde des dimensions humaines. C'est le quartier des magasins d'instruments de musique aussi (ce n'est pas des farces, à certains endroits un magasin sur deux est spécialisé en instruments). Mais avant de pénétrer dans le quartier en tant que tel, nous nous arrêtons à un temple pour prendre des photos niaiseuses de... comment on appelle ça, y'a un terme scientifique? Vous savez les panneaux avec une image peinte et un trou dans lequel on peut glisser notre visage? Et bien, ça. Après avoir fait les gamins, on part à la recherche d'un café. Le problème des cafés ici, excepté les Starbucks bien sûr, c'est qu'il y règle générale très peu de places assises. Alors pour une journée comme ça, pluvieuse, grise, c'est pas facile de trouver. Finalement, on entre dans un truc genre pub, avec le comptoir en bois et tout. Le serveur nous assigne une table au deuxième étage. Tout de suite, on commence à douter de notre choix d'établissement : tout est tellement chic! La carte des cafés et des desserts, par exemple, est bilingue italien et japonais. Les couverts tiennent sur un support pour ne pas qu'ils soient en contact avec la table. On regarde quand même. Pas si mal - il y a un set menyuu à 840¥ pour un café (n'importe lequel) et une pâtisserie. Je me prends un cappuccino divin et une tarte au fromage blanc et fraise, Damien un café américain et une tarte au chocolat belge. Les portions ne sont pas généreuses, mais c'est de la grande classe. Satisfaits d'avoir commis cette délicieuse hérésie de s'être délectés d'un café au quartier de l'eau de thé, on rentre illico presto.

Mot du jour : kohi (café)

Surprise Party Extravaganza


J'aimerais d'abord remercier tous ceux et celles qui ont pris le temps de me souhaiter une bonne fête, ça fait vraiment plaisir! Je dois dire que ma journée a pris du temps à démarrer, mais elle s'est bien terminée : voici le compte-rendu des festivités. Comme vous le savez, j'avais prévu aujourd'hui une excursion au Mont Fuji afin de souligner le début de ma vingt-septième année sur Terre. Ce plan a toutefois été remis à samedi pour que je puisse y aller avec Damien et son ami Canadien-anglais Chris - ça devrait être plus amusant à trois que seul. Ce qui fait que j'étais libre d'occuper ma journée comme bon me semblait. Pour faire simple, j'ai déplacer des activités prévues pour samedi prochain aujourd'hui, ce qui donne comme résultat que je suis allé faire un tour au Musée d'art contemporain de Tokyo.

Ce musée n'est pas du tout dans un endroit central de Tokyo - quand on débarque de la station on se croirait au beau milieu de nulle part. Je fais une visite rapide de la collection permanente, qui est quand même très bien surtout qu'elle comprend une bonne proportion d'artistes Japonais et je sors me balader dans le parc adjacent. Le temps est moche, gris, triste, tout ce que vous voulez. Ça me rend morose donc je rentre plus tôt que prévu au Crib. Entre la station et mon chez moi, juste devant l'épicerie 24h, je croise Damien. Comme il est 17h30, je lui demande où il va, s'il cherche un endroit pour bouffer. Il me répond qu'il part à Shibuya pour aller manger un morceau avec son Chris d'ami. Eh beh? Moi, je croyais qu'on irait prendre un verre pour mon anniversaire? Par politesse, il me demande si je veux venir avec eux; mais c'est un peu tôt et je reviens du métro, donc ça ne me tente pas trop. Déçu, je vais au 24h m'acheter un solide apéro (des chips, des sushis, de la bière!).

Lorsque je suis à la cuisine pour faire le plein de sauce soya, je vois une fille, une Japonaise, que je n'avais jamais croisée auparavant. On se salue, on jase un peu, je lui dis que c'est mon anniversaire et que c'est un peu nul parce qu'il n'y a rien au programme. Compatissante, elle me dit qu'on pourrait prendre un verre un peu plus tard avec des gens du Crib. Bon, je doute un peu de la faisabilité de la chose étant donné que tout le monde est pas mal dans son coin, mais pourquoi pas. Mais avant, je vais bouffer un ramen dans un resto du coin, accompagné d'une bière. Peut-être que le ramen qui était moyen, peut-être que c'était la bière qui était de trop, mais tout ça me tombe un peu sur le coeur. Je ne finis même pas ma bière et fous le camp plutôt que de forcer les choses. Quelques parties d'arcade et je suis remis sur pieds.

De retour au Crib, je vais immédiatement frapper à la porte (coulissante!) de Shiho, la fille de toute à l'heure. Elle est toujours partante. Nous allons voir Hassan, le Sri Lankais, lui aussi veut bien. De fil en aiguille, on réussi à réunir 6 ou 7 personnes et nous voici repartis pour le 24h pour acheter un peu de boisson. Le petit inconvénient, c'est qu'au Crib, y'a pas vraiment d'endroit pour se réunir. Les chambres sont trop petites, la cuisine est trop sombre, trop sale. On s'installe donc autour du bureau de la « réception ». Jeux de cartes, etc. Ça fait tout drôle de voir toutes ces personnes sorties de leurs tanières en même temps. Ne manquent que Brooke, l'Éthiopienne, mon voisin bruyant et Sergei, le gentil Bélarusse (Bélarussien?) à la tête énorme. Et Damien. Mais lui rapplique avant la fin de la soirée, avec une bière cadeau pour se faire pardonner. Vraiment une belle soirée assez inattendue, mais qui tombe à point!

Mot du jour : tanjôbi (anniversaire)
Ce que j'ai appris : Même si c'est une soupe, les ramen, c'est tellement bourrant. C'est pas du bouillon qui accompagne les nouilles (épaisses au possible), c'est une sauce. J'aurais peut-être dû me servir du bouillon fourni à côté pour éclaircir le tout!

mardi 21 octobre 2008

Limace des temps modernes


C'est ce que je suis aujourd'hui. Pas de « je suis allé à tel endroit, j'ai vu telle affaire, je suis revenu ». On ne peut pas échapper à la routine, même que ça fait du bien ce genre de journées visqueuses comme celle là. J'avais pensé faire un bilan du voyage jusque ici, mais ça serait probablement mauvais. Je ne dirai que ça : même si j'aime bien écrire le blogue, je commence à être à bout de ressources. Point de vue écriture, ça devient redondant et vous devez commencer à le réaliser. Alors j'espère que ne vous emmerde pas trop avec les récits de voyage. À la longue, c'est inévitable, ça prend toujours les mêmes formes et ça devient monotone. J'apprécie la vie d'hermite vagabond, mais lorsque l'on est seul, on a souvent tendance à tomber dans les mêmes patterns, à prendre le même genre de décisions. Ça prend d'autres personnes pour se pousser soi-même, je crois. Et c'est ce que j'espère trouver dès la semaine prochaine, lorsque je quitterai la ville. Ce que je veux, bref, c'est que le blogue devienne habité.

Bon, pour l'instant, je retourne à mes mollusqueries et vous en souhaite une bonne.

P.S. Je vous mets une photo du macaque que j'ai vu hier.. trouvez-le!

lundi 20 octobre 2008

Nikko 2 : Aventure improvisée


Eh oui, une excursion s'est ajoutée au programme! Un peu déçu de ne pas avoir passé autant de temps que je l'aurais souhaité à Nikko, j'y suis retourné aujourd'hui, mais en partant cette fois à l'aube. 10h et voilà, j'y suis, Nikko pour une deuxième portion! Mais je ne vais pas voir les temples comme la dernière fois, ça non. Plutôt, je me dirige vers Chuzenjiko, un grand lac pas trop loin. Pas trop loin, mais un peu trop pour que je puisse m'y rendre à pied - ça fait 25 kilomètres. J'aurais peut-être eu le temps de m'y rendre aujourd'hui, mais pour ce qui est de revenir, ça aurait été une autre paire de manches.

(Réalise avec joie que la photo a enfin été chargée correctement). De toute façon, Nikko est encerclée de beautés naturelles et je me dis qu'il doit y avoir moyen de faire une belle excursion sans avoir recours au parcours touristique traditionnelle. Je vise les monts sur ma droite, les plus près et je compte m'y rendre à tâtons. Aussitôt que j'aperçois une route qui semble y accéder, je m'y rends. D'abord, je traverse des quartiers résidentiels. Il y a quand même une différence notable avec ceux de Tokyo; on sent qu'on est plus près de la campagne ici. Ça monte un peu, mais rien qui ne débouche réellement sur un sentier de montagne. Quelqu'un fait brûler des feuilles mortes, ça sent l'automne. Les rues sont désertes, on est lundi après tout et tout le monde est au boulot. Ça continue de monter, c'est tout de même bon signe - et le quartier est maintenant derrière moi.

Je passe devant une usine d'épuration d'eau puis, c'est la forêt. J'entends l'eau qui coule sur les rochers et, bien vite, je vois une cabane en rondin, et un stationnement, et une toilette publique et quelques cartes qui m'aident à me repérer. En réalité, je ne suis pas très loin d'une chute. Sans plus attendre, j'emprunte le sentier qui s'y rend. Ça sent très bon l'odeur de l'automne, les feuilles humides sur le sol. Le grondement de la chute se fait de plus en plus puissant, j'y arrive. Un site très joli à vrai dire. Je m'arrête quelques instants pour manger un morceau et pour percevoir le ki du paysage et je repars.

Un peu comme pour un livre dont vous êtes le héros™, deux choix s'offrent à moi : un chemin de montagne qui, bien qu'à pic, monte en ligne droite ou bien la route qui serpente le long du mont sans nom. Tout plein de bravoure, je prends le premier chemin en me disant que si ça devient trop ardu, je re-descendrai prendre la route. Pour le début, ça va bien, mais plus ça avance, moins le sentier devient clair, je trouve moins bien mes repères. Bon, j'aboutis sur la route et je vois que le sentier continue à couper droit devant. Encore les deux mêmes choix; sentier ou route? Comme je vois un serpent à l'entrée du sentier (il a fait « tsssss »), je fais ma poule mouillée et prend l'option la moins dangereuse.

Superbe marche en solitaire, avec des vues grandioses de ce que je crois être le mont Nantai, tout couleuré pour l'automne (y'a plus de couleurs en altitude). Ça me rappelle la forêt boréale bien de chez nous, avec beaucoup de conifères et des feuillus multicolores. À un certain moment je me trompe de chemin et aboutis dans un lieu où on coupe des arbres. Mais il n'y a personne aujourd'hui. Retourne et continue. J'approche d'un petit pont qui relie les deux monts et j'entends quelque chose, je vois quelque chose bouger. Je m'arrête, je ne fais plus un bruit. Sur une paroi rocheuse, je vois un singe - un macaque, il me regarde aussi, il est à 10 mètres devant moi. Le plus subtilement possible, je sors mon appareil-photo. Pendant ce temps, le macaque a grimpé un peu. Il n'est pas seul, ils sont deux ou trois je crois. Mon appareil-photo est armé et j'en vois un, tout en haut de la paroi, qui me fixe, je peux voir ses yeux. Et puis ils disparaissent dans la forêt. Impressionné, un peu sous le choc, je continue de marcher.

Là, c'est de l'errance pure et simple. Je n'ai pas de carte ni de boussole et rien n'indique ma position. De toute façon, ça fait 4h30 que je marche, il est 14h30, donc ça me met à 19h à la gare. Pour ne pas me faire prendre par le coucher du soleil (vers 17h), je décide de rentrer tout de suite. Comme la descente se fait plus rapidement que prévu, je profite des derniers moments d'ensoleillement pour zigzaguer dans Nikko. Rien de très précis. Ça commence à tirer dans les jambes - ça fait beaucoup de marche surtout lorsque l'on considère que j'ai amené mon gros rucksack pour l'expédition. Le retour se fait sans ennuis.

Mot du jour : saru (singe)
Ce que j'ai appris : Même lorsque l'on croit devenir plus habile à déchiffrer le système de transport en commun ici, il n'en est rien. Le train m'a coûté environ $15 ce matin, j'ai pris le même pour revenir et ça m'a coûté $30. C'est assez frustrant. Au moins je ne retournerai pas à Nikko de sitôt! Ça ne fait que me mélanger!


dimanche 19 octobre 2008

Une journée pour fouiner

Un signe, pour commencer. Je suis dans la chambre ouverte, inoccupée depuis mon arrivée, lieu de flânerie de prédilection et je prends le petit-déjeuner en écoutant la partie de hockey à la radio. Tout à coup, j'aperçois quelque chose qui bouge sur le sol. Ça s'arrête. C'est une souris. Au moins, ce n'est pas un rat, mais quand même, ça surprend. La semaine dernière, c'est un chat qui était entré et quand on s'était croisés, on avait eu l'air aussi surpris l'un que l'autre. Et demain, ce sera quoi? Un calmar?

Je mets de côté ces questions animalières pour aller vers le Yasukuni Jinja, temple consacré à la mémoire des anciens combattants. Paraîtrait que le festival d'automne bat son plein en ce moment et, après la réussite d'hier, c'est avec un peu moins de cynisme que j'aborde la chose. Déjà ma troisième visite au temple (la première après le Musée d'art moderne, la deuxième lorsque j'avais oublié mon porte-feuille). Pour se rendre au temple principal, on doit traverser une longue allée, très large. Pour marquer le festival, il y a à babord tout plein de grills où acheter des brochettes et autres, et à tribord, des tapis, des tables, des gens. Qu'est-ce donc? Je m'approche. C'est une sorte de bazar, de marché aux puces. Il y a de belles antiquités avec une concentration très intéressante d'objets militaires. Il y a de vieilles gourdes, des casques, des uniformes, des sabres d'époque aussi (qui vont chercher dans les 1,000$ minimum), mais aussi des paquets de cigarettes des années quarante, cinquante et soixante avec les cigarettes encore dedans!

Ce magasinage intriguant me donne envie d'aller voir du côté de Jimbocho, secteur des livres usagés où j'avais déjà été me promener. Je bouquine un peu, je 'dig' un peu (un EP (version japonaise) de Time of the Season avec Friends of Mine comme B-Side!). La faim me prend et je cours m'acheter un bagel - thé vert et chocolat blanc. Voici comment ça fonctionne : ça goûte le thé vert quand ça rentre, ça goûte le chocolat blanc quand ça sort. Je ne rentre finalement pas trop tard. Juste un petit passage à l'arcade pour 100¥ de Virtua Fighter et je me ramasse des vivres au supermarché pour l'expédition de demain.

Mot du jour : sensô (guerre)
Ce que j'ai appris aujourd'hui : les bagels japonais sont beaucoup plus tendres que ceux de chez nous. C'est pourquoi ils ressemblent davantage à des beignes qu'à du pain.

samedi 18 octobre 2008

Damien

Je me dirigeais vers la station de métro lorsque quelque m'apostrophe de derrière. Damien qu'il s'appelle, un Français qui vient tout juste de débarquer au Crib. Je l'avais déjà croisé il y a deux jours; sa première nuit était celle d'hier et, comme moi il y a deux semaines, il cherchait à rencontrer Kei pour avoir de l'info sur la chambre ainsi que laisser une caution. Damien est tout installé maintenant et c'est un peu par hasard qu'il me rattrape sur la rue. On bavarde un peu, il me demande où je vais, je lui réponds qu'il y a probablement un événement spécial à Asakusa, près du Senso-ji, mais que si on se fie à mon taux de succès de ces derniers jours, on ne peut s'attendre qu'à une déception. Malgré mon pessimisme, il décide quand même de m'y accompagner.

Vers 13h nous arrivons à Asakusa. C'est bondé, mais comme on est samedi, je ne crie pas victoire tout de suite. Nous nous frayons un chemin à travers la foule et plus nous avançons, plus ça devient clair que cette fois pourrait bien être la bonne, surtout que l'allée marchande est décorée de feuilles d'automne de papier. Près du temple principal, une masse de gens; nous nous rapprochons. Avantagés par notre taille, nous avons une bonne vue de ce qui se passe sur le parvis du temple : un dragon doré flotte, danse, à deux mètres du sol. Moi et Damien sortons nos appareils-photo en même temps. Le dragon s'immobilise. Tout à coup, une femme entame un chant plaintif qui est rapidement accompagné de quelques notes de flûte et d'un battement de tambour - le dragon reprend son mouvement guidé par le déplacement d'une boule dorée. Nous regardons, comme hypnotisés et une dizaine de minutes, la cérémonie prend fin. À l'instar de la foule, nous nous approchons pour toucher les écailles de carton du dragon, un peu pour la chance, mais surtout parce que tout le monde le fait.

Damien veut fumer une cigarette, nous faisons une pause. Il a, comme moi, 25 ans, il vient de Grenoble. Il est au Japon pour un an, il veut travailler, apprendre la langue. Sa copine est restée en France, mais va venir le rejoindre l'an prochain. Il veut devenir stewart, pour continuer de voyager. Nous repartons flâner; un arrêt dans un espèce de skatepark intérieur pour vélo et ensuite de l'autre côté de la Sumidagawa, près de la brasserie Asahi, où Damien me fait part de sa stricte éducation catholique, ce qui l'a amené à rejeter en bloc cette religion. Retour à Nishinippori.

En soirée, Damien va à Shibuya rejoindre son ami canadien (anglais) pour aller prendre un verre dans un bar. Je décline poliment l'invitation - tout simplement parce que Shibuya, c'est un peu loin, et que lui part à 18h15, ce qui est un peu tôt. Je bouffe seul et, vers 19h30, je vais dans un petit resto japonais situé à à peu près 7 secondes à pied du Crib. Je me commande une bouteille de nihonshu (nihon = japon, shû = alcool, alcool du Japon, donc ce que l'on appelle du saké... c'est que sake ici, ça désigne l'alcool de façon générale). Le chef m'amène un premier amuse-gueule, je ne sais pas trop ce que c'est, mais il me dit que c'est un légume et que c'est piquant. Le piquant est pas mal, mais la texture est un peu bizarre. On jase un peu, il m'apporte un deuxième amuse-gueule qui lui, est très laid. Je vois que le patron et le chef ricanent un peu en voyant mon air surpris. J'essaie, je me lance. C'est de petits morceaux de chair rose pâle un peu gluants dans une espèce de sauce rougeâtre. À la texture c'est mou, coriace et gluant, comme une huître, mais plus pâteuse. Le chef me dit que c'est un fruit de mer, mais lorsqu'il voit que je ne comprends pas trop le reste de ses explications, il dessine la bête en question. Tout de suite, je vois : c'est du calmar. Des tentacules de calmar, bien frais. Il m'écrit aussi le nom du plat : shiokara (je vérifie une fois rentré : le shiokara, c'est un fruit de mer que l'on sert dans une sauce composée des viscères fermentés et salés de l'animal en question... pas apprécié de tous, un plat qui divise même les Japonais... on recommande d'avaler d'un trait le morceau de tentacule en le faisant suivre d'une rasade de whisky).

Je finis la soirée aux arcades. Y'en a une super sympathique tout près de la gare. Une dizaine de vieilles machines, sans plus, pas trop bruyantes, de petits tabourets pour s'asseoir et environ 15 minutes de jeu pour chaque dollar investi. Voiiiiilà!

Mot du jour : tomodachi (ami ... awwwww)

P.S. J'ai trouvé de l'hébergement pour Fukuoka du 11 au 14 novembre! La planification va bon train!

vendredi 17 octobre 2008

Nikko

Moi qui, tout optimiste, prévoyait me lever à 6h pour attraper le train de 7h30 pour Nikko, j'ai dû revoir ces estimations à la hausse à plusieurs reprises ce matin. C'est qu'hier, je me disais : « 6h, c'est un peu excessif, pourquoi pas 7h, ça ne change pas grand-chose. ». À 7h ce matin, dans l'obscurité de ma boîte et la fraîcheur de l'aube automnale, je me convaincs de rester une petite demi-heure de plus à sommeiller. 7h30, la douche, mais il y a déjà quelqu'un qui l'utilise. J'attends en souhaitant qu'il ne s'agisse pas d'une de ces personnes qui prend des douches d'une demi-heure. Bingo, exactement ça. Qu'est-ce qu'on fait pendant une demi-heure sous la douche? J'aimerais qu'on m'explique. Avant de partir, je dois vérifier mes courriels en déjeunant - pas de chance, la connexion fait des siennes et ça me prend une vingtaine de minutes pour avoir accès à mon hotmail. Pff. Tout ça fait que je rate le moment où il y avait un train à chaque demi-heure et je me retrouve à prendre celui de 11h, direction Nikko.

Je suis dans un express confortable. Trop confortable - c'est louche. Louche parce que ça ne m'a pas coûté très cher pour une heure et demie de transport. Bah, on verra. J'arrive sur place il est environ midi trente. Lorsque je mets mon ticket dans les bornes de la gare de Nikko, la barrière se ferme. Mais j'ai déjà eu le temps de passer, alors je fais l'innocent, me mets les mains dans les poches, siffle un coup et sors de la gare. Un coup d'oeil au plan de la ville me permet de voir que je ne suis pas très loin du complexe de temples. En effet, Nikko est célèbre pour ses temples et fait d'ailleurs partie du patrimoine mondial de l'UNESCO. Ce qui frappe d'abord de la ville, c'est sa situation géographique; déjà à plus de 500 mètres au-dessus du niveau de la mer, elle est encerclée par des montagnes d'environ 2,000 mètres. Un peu à l'extérieur du centre, on trouve des lacs magnifiques, des sources thermales, des forêts de cèdres, etc. Bref, un excellent endroit pour faire une petite balade.

Les temples. Il est vrai qu'il y a quelque chose d'assez pompeux aux temples de Nikko. Quelque chose de baroque, avec l'ornementation, la polychromie, les enjolivures diverses. Il y a une phrase que les Japonais aiment dire sur Nikko : « On ne peut dire 'parfait' avant d'avoir vu Nikko. » Mais cette phrase peut aussi se traduire par : « On ne peut dire « c'est bon, j'en ai assez » avant d'avoir vu Nikko. » Moi, j'ai bien aimé. Parce que cet excès architectural se mariait bien avec l'élégance simple de la forêt de pins environnantes. Il y avait quelque chose de bien dans ce décalage entre un minutieux travail de relief sculpté dans le bois et les troncs d'arbres massifs plus que centenaires. Ça valait amplement le prix d'entrée. À noter (je ne me rappelle plus des noms exacts de chaque temple et suis trop paresseux pour aller chercher les références... bof, ce n'est pas une thèse après-tout); trois grands bouddhas dans la Salle du Trésor, un temple avec une gigantesque peinture de dragon au plafond (avec un moine qui frappe deux bâtons de bois ensembles pour reproduire le cri perçant de la bête), le mausolée du légendaire Tokugawa Ieyasu, le « chat ensommeillé » et le relief des « trois singes » (ne pas voir le mal, ne pas entendre le mal, ne pas dire le mal). Bref, on ne peut pas passer à côté de ce site - qualité qui a la conséquence que le dit site est archi-bondé de touristes. Flashback de la visite du château de Versailles. Bon, faut ce qui faut.

Je retourne à la gare, repu d'émerveillement et commence à regarder pour le billet du retour. Je m'achète un billet, puis vais demander à quelqu'un au kiosque d'information pour vérifier si c'est bien celui qu'il me faut pour retourner à la gare de Kita-senju. La fille me baragouine en anglais qu'il faut que je paie le double. Le double?! Impossible de comprendre pourquoi. N'aurais-je payé que la moitié de mon aller? - ça expliquerait mes difficultés à sortir de la gare ce midi. Pourtant, j'avais vérifié sur internet, à la gare aussi, et tout indiquait que j'avais payé le bon prix. Confus, mais surtout frustré de se sentir une victime impuissante d'extorsion, je sors de la garde et remets mon retour à plus tard. J'avais un autre objectif aujourd'hui - en me promenant, j'ai vu plusieurs affiches célébrant le dixième anniversaire du HC Icebucks de Nikko. Quosse? HC pour Hockey Club : les Icebucks font en effet partie de la Asia Hockey League. On peut pas dire que ça soit une équipe de haut niveau avec leur fiche de 9 victoires et 30 défaites en ligue asiatique, mais quand même, une équipe de hockey au Japon! Fallait que j'aille voir l'aréna de mes propres yeux. Ça a pris une solide demi-heure de marche, mais ça a valu la peine. N'y'avait pas de hockey (le prochain match tombe le 22), seulement des jeunes filles faisant du patin artistique. N'empêche que c'était cool de se retrouver près de la patinoire, un peu perdu entre les montagnes au beau milieu du Japon.

Pour le retour, j'y suis allé en 'freestyle' en me disant que je réglerais les problèmes au fur et à mesure qu'ils arriveraient. De la salle d'attente de la gare, j'aperçois un train direction Asakusa (tout près de Kita-senju), je saute tout de suite dedans. Pas de transfert à faire, il est direct, mais beaucoup plus lent que celui de ce midi - ce sera certainement sur ce point que je me serai gourré. Je n'ai finalement aucun extra à payer et je me sens revigoré en pensant que j'ai réussi à déjouer ceux et celles qui voulaient me tromper.

Mot du jour : mori (forêt)
Ce que j'ai appris : Faut se faire confiance et pas toujours s'en remettre aux autres.
Mes déceptions : J'avais noté dans mon aide-mémoire qu'il y avait un événement spécial à Nikko aujourd'hui. Aucune signe. Ça fait trois fois dans la dernière semaine que je me fais enculer par mon calendrier d'événements. Yé où le problème?! Ça n'augure pas bien pour les deux prochains jours... :D Aussi, j'avais espéré voir les couleurs d'automne dans les arbres. Bon, ça avait rougi un peu par endroits, mais c'est pas encore tout à fait prêt.

jeudi 16 octobre 2008

Manque flagrant d'émerveillement

Tout enthousiaste que j'étais à l'idée d'aller visiter le palais impérial, surtout après les démarches pour l'obtention du permis de visite. S'il faut si prendre à l'avance pour avoir accès au palais, c'est que ça doit en valoir la peine, non? Eh ben non, pas nécessairement. J'arrive à la porte principale sur les dix heures, un peu en retard mais dans les temps. Un agent contrôle mon permis et fait la vérification avec le passeport. Quelques formalités et me voici sur le site, dans une grande pièce style cafétéria. Moi et une centaine d'autres visiteurs, à 98% Japonais, avons d'abord droit à une vidéo assez peu impressionnante expliquant la visite. Je me sentais comme au secondaire, à regarder un film poche à défaut d'avoir de la matière intéressante. Le tour commence une quinzaine de minutes plus tard.

On débute par la partie la plus intéressante du tour, un vieux bâtiment de l'époque shogunale perché sur un promontoire dont la fonction était d'être un poste d'observation du Mont Fuji. Maintenant, il est tout barricadé et anyway, on doit pas voir grand-chose à part les gratte-ciels de Shinjuku. On continue, à la file indienne - on peut pas trop s'écarter parce que des agents contrôlent notre mouvement. Je vous épargne le reste de la visite. Tout ce qu'il y a dire est : une coupeul' de bâtisses atrocement laides dans un décor enchanteur. En effet, la plupart des pavillons ont été construits en 1968 dans un style néo-plate. Ça vaut ce que ça vaut. Bref, je n'ai rien appris et la principale qualité de la visite était sa gratuité. Pas un incontournable de Tokyo, en dépit de ce que le 'glamour' du nom pourrait indiquer.

Déçu, je pousse à l'est où j'espère déboucher sur le quartier de Ningyocho (« quartier des poupées »). L'itinéraire m'amène à passer sur Nihombashi, qui peut se traduire par « pont du Japon ». Le pont en soit était assez sympa, style dix-neuvième avec de jolis lampadaires - seul ennui c'était l'autoroute qui passait dix mètres plus haut. C'est assez représentatif de Tokyo; un peu de beauté camouflée sous une urbanisation sauvage. Je tombe finalement sur Ningyocho, où c'est, quel hasard (non, pas vraiment!), le marché des poupées. Ce que ça veut dire, c'est qu'il y a sur la rue des tentes dans lesquelles les artisans vendent leurs créations. La plupart étaient très laides. Peut-être parce que c'est le dernier jour du marché et que tout le bon stock a été vendu. Bof, je ne me serais pas vu acheter une poupée à deux cent dollars de toute façon!

À ce point de la journée, il n'est pas très tard et, assis dans un parc, je contemple mes options. Je me sens lâche, comme hier et décide d'abandonner tout de suite la partie. Après tout, demain, c'est jour d'excursion et il paraît que Nikko, c'est assez fantastique. Espérons que j'y retrouve ma superbe.

:D

Mot du jour : eiga (cinéma)

mercredi 15 octobre 2008

Calendrier

Désolé, aucune aventure aujourd'hui. Je vous donne quand même le calendrier des choses à venir dans les prochains jours :

16 octobre - Visite du Palais Impérial
17 octobre - Excursion à Nikko
18 octobre - Danse du Dragon d'Or au Senso-ji
19 octobre - Festival d'automne à Yasukuni Jinja
22 octobre - Excursion au Mont Fuji
25 octobre - Visite des jardins de Kisoyumi, du Musée d'Art Contemporain et du Musée Commémoratif de Basho
29 octobre - Autobus de nuit pour Kyoto
5 novembre - Arrivée à Osaka

Pour l'instant, j'ai de l'hébergement jusqu'au 8 novembre via Couchsurfing. J'ai entrepris les démarches pour le reste du mois - la suite du voyage dépendra des réponses que je recevrai.

Ciao!

mardi 14 octobre 2008

Le blues de Kawagoe

Ça a été l'une de ces journées où j'aurais mieux fait de rester à la maison. Je quitte le Crib, le ciel est lourd et gris. Je ne vois pas mon parapluie - quelqu'un me l'aura « emprunté » pour se rendre au boulot. Bof, ce ne sera pas nécessaire, peut-être qu'il ne pleuvra pas finalement. Au métro, je m'enfirouape moi-même avec les tickets et finis par payer deux fois mon transport. Pff. À la gare d'Ikebukuro, le prix du transport pour Yamagoe est un peu plus cher que je l'avais prévu. Bon ben, faut ce qui faut.

Gare de Yamagoe; je mets les pieds dehors et ça commence à tomber. Pas une grosse pluie, juste un petit crachin fatiguant. La ville est décorée, il y a des bannières un peu partout, mais l'atmosphère n'est pourtant pas festive - c'est gris et y'a pas un chat dans les rues. Si Yamagoe est décorée, c'est pour son matsuri, son festival, qui se tient ces jours-ci. Pour aujourd'hui, ça m'a tout l'air d'être tombé à l'eau. Parlant l'eau, la pluie s'intensifie, je recherche les abris. Je me rends quand même dans les vieux quartiers, qui sont biens, avec de vieux commerces de la période d'Edo, style Shibamata avec moins de cachet. Qu'est-ce que je fous ici, est-ce que j'ai vraiment le goût d'être ici? - sont les deux questions que je pose. Bah, ici, ailleurs. Si le coût de la vie était moins cher, ce serait le genre de journée à s'arrêter dans un café boire du thé tout l'après-midi. Je m'achète des bonbons durs et retourne à la gare avec l'impression d'avoir raté quelque chose.

Pas le temps de m'éterniser au Crib cependant, parce que j'ai rendez-vous avec Yuko à la gare d'Ueno. Nonon, ce n'est pas un rendez-vous galant! Voyez-vous, je me suis inscrit à un site où ceux qui veulent enseigner une langue peuvent afficher leur profile. Les étudiants qui sont intéressés à avoir des cours avec un professeur le contactent. Yuko est une jeune femme de 32 ans souhaitant améliorer son anglais parlé afin d'obtenir de l'avancement. Nous avons donc discuté pendant deux heures autour d'une tasse de thé. Si je m'inquiétais un peu de la qualité de mon anglais (y'a de bonnes journées, y'en a des mauvaises), tout s'est bien déroulé, je crois. Puis ça faisait du bien de discuter avec quelqu'un.

Sur ce, je vous souhaite un mardi moins drabe que le mien!

Mot du jour : eigo (langue anglaise)

lundi 13 octobre 2008

Octe-au-beurre fesse


Après la Yokohama de l'est, Chiba, je vais aujourd'hui à la Chiba de l'ouest - Yokohama. L'air de rien, Yokohama, c'est la deuxième plus grande ville du Japon, et pourtant, c'est à peine à 25 minutes de Shibuya en train. Mais comment distingue-t-on les deux villes alors, si elles sont collées l'une sur l'autre? À vrai dire, je sais pas trop. De par leur histoire, sûrement. J'ai essayé de voir aujourd'hui s'il y avait une différence d'atmosphère entre les deux villes. Des fois, j'arrivais à percevoir quelque chose, mais c'était des impressions très fugaces. Yokohama est plus carrée, je crois - l'urbanisation semble plus récente, ce qui explique un plan de ville avec plus de cohésion. De grandes artères dégagées, des immeubles qui, somme toute, paraissent plus neufs.

Les immeubles, des tours d'habitation surtout, c'est ce qui m'a frappé à la sortie de la gare. Je traversais le quartier du port et un peu partout il y avait de grandes tours, toutes belles, toutes propres, et des grues en train d'en monter quelques autres. Ça faisait bizarre, rien que des tours, de larges avenues et en plein milieu un parc assez vaste, mais aux arbres tous petits. Mais j'y pense, je ne vous ai pas expliqué ce que je suis venu faire à Yokohama - ce n'est pas nécessairement le genre de ville pour flâner comme ça librement. Ah non, j'ai un plan! Vous serez surpris d'apprendre que je suis à Yokohama pour un événement spécial; un événement célébré depuis des siècles ... en Allemagne.

Oui, vous l'aurez deviné, c'est l'Oktoberfest de Yokohama! C'est un peu par hasard que j'ai appris la tenue de l'événement, mais ça m'a donné une bonne raison pour aller me traîner les pieds dans le coin. L'Oktoberfest japonais a lieu près des hangars d'Akarenga, à côté d'un grand parc d'amusement. Je m'approche du site et j'entends au loin de la musique bavaroise traditionnelle. C'est bondé - il y a des tables à pique-nique autour desquelles sont massés une horde d'amateurs de bières, des têtes blondes comme des têtes noires. Je paie mon billet d'entrée, 200¥ et vais y voir de plus près. Ah l'odeur de saucisse, de charcuterie, de choucroute! Je me dis que je vais mettre environ 10$ pour cet après-midi, assez pour une bière et un bretzel.

Je me fraie un chemin jusqu'à un kioske... trop cher. Un autre... encore trop cher. Un autre... eh bin, c'est les mêmes prix partout. A-t-on jamais vu ça, une fête de la bière où la dite bière est deux fois plus chère que dans un bar? Ne voulant pas rater mon excursion à défaut d'avoir été cheapette, je sors le cash et m'achète un bock à 11 piasse. En la sirotant, je me dis : « Au Stainless j'aurais pu avoir un pichet pour le même prix. » Au moins, c'est assez agréable de boire dehors comme ça, par un bel après-midi, sous le soleil, au mois d'octobre au Japon. (Pour les charcuteries ce n'était pas moins cher, du style 6 piasse pour une saucisse à hot-dog... mais ça, c'est moins étonnant, parce que tout ce qui s'appelle charcuterie au Japon est hors de prix. La bière, je ne la comprends toujours pas, c'est le même prix qu'ici).

Après avoir fait duré ma bière aussi longtemps que possible, je vais faire une marche de santé, question de voir un peu mieux à quoi ressemble la ville. Je passe devant le stade de baseball, puis vais dans le quartier chinois, le plus gros de tout le Japon. Vous vous demandez probablement en quoi un quartier chinois au Japon est différent d'un quartier chinois en Amérique. Moi-même ça m'intriguait. D'un côté, je n'ai pas été en mesure de savoir si c'était réellement des Chinois qui travaillaient dans les commerces. Je n'ai pas encore l'oeil il faut croire. C'était plus propre, ça c'est sûr. J'ai noté l'ubiquité de la thématique du panda. Y'avait beaucoup de boutiques de souvenirs aussi, là on pouvait se procurer des bébelles de kung-fu ou des t-shirts de pandas, ou que sais-je encore.

Bref, une journée assez internationale qui amène l'interrogation que voici : existe-t-il à quelque part au Japon un festival de la poutine?

Et une poutine japonaise, à quoi ressemblerait-elle?

Mot du jour : chuugoku (Chine)

dimanche 12 octobre 2008

Mille-feuilles


Le dimanche à Tokyo, c'est tranquille. Ben ben tranquille. Comme en Europe : la moitié des magasins sont fermés, il n'y a personne dans les rues, presque aucune voiture. Relaxant, quoi, après une semaine complète à se faire aller, à droite, à gauche, à Shinjuku, à Shibuya en passant par Akihabara. Une journée de repos bien méritée pour le tokyoïte si travaillant. Mais moi, je ne suis ni tokyoïte ni travaillant alors au diable ces histoires de farniente! Vite, de l'action, du divertissement! Je rote bruyamment ma bière matinale (partie du CH oblige!) et je fais tourner mon coutelas d'ivoire; il indique l'est.

Nishinippori - Otemachi - Tokyo - Makuhari. Je suis à Chiba (« mille feuilles »), ville à l'est de Tokyo. Un peu comme une Yokohama de l'est - un gros ramassis urbano-industriel qui n'a de différent de Tokyo que le nom, parce que sinon, c'est un étalement urbain continu. Plus précisément, je suis à la station de Makuhari. Mais pourquoi donc? Pourquoi aller à Chiba, une ville qui ne présente pas une histoire très riche et dont les charmes sont risibles? Pour le TGS! TGS? Quessé, un train à grande souplesse? Ben non les nigauds, le TGS c'est le Tokyo Game Show, une grande foire annuelle du jeu vidéo!

Beaucoup de gaijin, déjà. Ce que je remarque, bizarrement, c'est que la plupart des étrangers sont plus grands que moi. Pas juste aujourd'hui, tout le temps. Je n'en connais pas la raison exacte, tout ce que je sais, c'est qu'à Montréal je suis dans la moyenne tandis qu'ici, on dirait que tous les visages pâles font au moins 6 pieds 2. Oh, et même avant d'entre sur les lieux du Makuhari Messe, salle d'exposition, je sais que ça va être un « nerd fest ». Ça se sent. Pas grave, pas de panique, on reste cool.

C'était une bonne marche à partir de la station, mais j'y suis. Moins bruyant qu'une salle de pachinko, mais bondé -  l'événement est ouvert seulement aux gens de la presse les deux premiers jours, puis au public le samedi et le dimanche. Des kiosques à droite, à gauche. Des poupounes qui distribuent des pamphlets et les mâles qui se ruent autour et se bousculent afin de prendre les meilleures photos avec des appareils démesurés. Des poupounes dans un salon de jeu vidéo? Eh ben oui. Mais les Japonaises sont quand même plus sympathiques que les greluches platines siliconées de chez nous - elles misent sur le facteur 'cute' plus que sur le simple fait de s'exposer gratuitement. Bah, ça dépend des goûts vous me direz. Ben ouais.

Alors, y-a-t'y joué ou y-a-t'y pas joué? Y'a joué, mais pas beaucoup. Il y avait des files monstres un peu partout, vous savez. Du style attendre une heure pour jouer à un jeu pendant cinq minutes - un jeu super attendu, probablement, mais que moi je n'attends pas et que je ne connais pas. En fait, je ne reconnaissais que quelques noms de franchises, ici et là. Pour me délier les mains, une partie de football, FIFA09 je crois. Ce qu'il y avait de particulièrement intéressant, c'est qu'on était onze à jouer en même temps, côte à côte, sur la même équipe. Évidemment qu'on a gagné, le niveau de difficulté avait été réglé à 'super facile'. Ensuite une partie de Dragon Ball sur le Nintendo DS. C'était la première fois que je m'amusais avec ce bidule là. J'ai eu le temps de quelques kamehameha vite fait, puis c'était fini. Assez bof. 

Je me rattrape sur Need for Speed : Undercover, un jeu de course. L'objectif du démo était d'atteindre les 15,000$ de dégâts en fonçant dans toutes sortes de choses; des arrêts d'autobus, des voitures. De ce que j'ai pu voir j'ai été le seul à atteindre l'objectif lorsque j'y jouais - l'instinct du tueur, ça s'apprend pas. Détour par un petit stand que j'avais remarqué plus tôt. Pas une grosse compagnie - ils font de petits jeux à télécharger en ligne. Celui que j'ai essayé, c'était un genre side-scroller hack & slash avec de petits chevaliers en dessin animés. Fort amusant. J'ai guerroyé avec un autre Japonais, chevalier vert. On s'est rendus à la fin du démo et il est malheureusement tombé au combat contre l'ogre brutal de la fin. Héroïquement, j'ai combattu avec beaucoup de stratégie et de sang-froid pour vaincre l'ogre et recevoir un french de la princesse. Épique. Tellement que le Japonais chevalier vert est resté jusqu'à la toute fin pour assister au triomphe et pour saluer ma performance par une courbette. 

16h30, le temps d'en essayer un dernier. Je regarde un peu partout, les files ne se sont pas désengorgées : il faudra que je m'en tienne à un jeu moins populaire. Mais pas un truc portable, j'ai pas le goût de me visser les deux jeux sur un écran miniature. Près des stations de Street Fighter (ne me demander pas lequel, je ne tiens plus le compte depuis le 2), je vois deux postes sans joueurs, j'y vais. C'est pour WWE Smackdown 2009, un jeu de lutte. Pas super populaire avec les Japonais la WWE! Je me lance - ce sera Triple H (moi) contre l'Undertaker (CPU). Je commence avec quelques bonnes droites et propulse l'Undertaker dans les câbles à plusieurs reprises. Voyant mon adversaire affaibli, je profite de l'occasion pour monter en haut de la troisième corde pour tenter une imposante descente du coude! Il esquive! Ouch, la préposée à la station se marre bien. Changement de stratégie - j'envoie l'Undertaker à l'extérieur du ring et je descends moi aussi lui donner une raclée. L'arbitre commence à compter jusqu'à dix. Un coup de genou, deux coups de genou. Une rage meurtrière se lit dans mes yeux. Encore! Encore! Du sang! à 9, j'entame une prise de soumission élaborée... 10. Double élimination. Eh bien.

En terminant, un mot sur les adeptes de cosplay : ils étaient venus en grand nombre aujourd'hui. Cependant, ma connaissance lacunaire des anime et des jeux vidéos m'a empêché de reconnaître les déguisements. J'ai vu un Luigi. Dieu qu'il était laid. Ah, et aussi un occidental qui était déguisé en... euh.. le personnage principal de God of War. Le problème, c'est qu'il était tout petit. M'enfin.

Alors je m'excuse aux non-initiés qui ne comprendront peut-être pas grand-chose à cette entrée - je vous promets une entrée tout à vous demain!

Mot du jour : aso(bu) (jouer)

(J'espère que je ne répète pas mes mots du jours, je ne tiens pas vraiment le compte...)

samedi 11 octobre 2008

Shibamata Pinball


Qu'est-ce qu'il se passe dans le monde au juste? Comment vont les élections américaines? Et les canadiennes? Et les marchés boursiers, je vois que c'est encore en train de se planter? Excusez-moi, c'est que je suis un peu déconnecté en ce moment, ce n'est pas facile de suivre tout ça à distance.

Je suis deux en deux. Deux événements en deux jours qui tombent à l'eau sans que je sache trop pourquoi. Hier c'était le kyudo qui n'a jamais eu lieu. Pourtant, j'ai bien vérifié dans mon guide et c'était écrit noir sur blanc. Y'aura peut-être eu un changement de programme. Aujourd'hui, j'avais « Shibamata Lion Dance » d'écrit dans mon agenda aide-mémoire. Ben oui, une danse du lion - pensez un peu à ces processions de Chinois cachés sous un grand dragon de bois et de papier. C'était supposé être comme ça. Mais je n'ai jamais vu.

Finalement, ce n'était pas si grave que ça, parce que j'ai quand même passé un super de samedi de flânerie à Shibamata. Le quartier est ancien, il est un quartier populaire (shitamachi, la basse ville) datant de la période d'Edo. Aussi, il est hors des zones à hautes densités de Tokyo, pas tout à fait la banlieue, mais assez décentré. Il faut prendre le train en direction de l'aéroport Narita et descendre à mi-chemin. La gare de Shibamata débouche directement sur une allée de petites boutiques toutes plus typiques les unes que les autres. Des cuisiniers font des fritures et des grillades sur la rue, des restaurants aux portes de bois coulissantes, des lampes en papier et beaucoup d'action - un samedi après-midi radieux.

La rue, ni trop courte (il y a beaucoup à voir et sentir) ni trop longue (on ne s'en lasse pas), débouche sur un temple dont le nom m'échappe (on peut pas tous les retenir!). J'en vois des tonnes des temples, mais celui là ressort quand même du lot. Peut-être que c'est toute l'activité autour qui le moins austère. À gauche, l'eau purificatrice, qui ici n'est pas seulement utilisée pour laver ses mains, mais aussi pour frotter une statue de Kannon. Je flâne un peu et ne vois aucun signe de lions, ni de danse. Bof. Je marche une bonne quinzaine de minutes pour me trouver une place où m'asseoir (je l'ai déjà dit, à Tokyo il y a environ un banc au kilomètre carré) et je lis un peu. Je retourne sur le site, toujours rien; le soleil commence à se coucher et les commerçants ferment boutique. Tant pis.

Juste devant la garde, j'aperçois un magasin de sucreries. J'entre. Évidemment que tout à l'air bon. Je m'enfonce un peu plus: il n'y a pas que du nanane, il y a aussi toute sorte de gadgets, de cossins amusants et aussi, que je vois, de vieux flippers! Ouh, ça faisait longtemps que j'avais vu ça, c'est pas croyable! Quatre superbes tables de pinball sorties tout droit des années soixante-dix! Je m'approche pour y voire de plus près quand j'entends à ma gauche une musique familière. Il y a un petit coin en retrait où des enfants jouent à l'arcade. Cette musique, c'est Mario Bros.! Le p'tit gars est en train de jouer à Mario Bros. sur l'arcade! Je jubile, c'est moi le gamin dans tout ça, les plus jeunes, eux, ont l'air plutôt désintéressés. Je m'asseois à la machine, mets une pièce de 100¥ et me fait une petite partie vite fait. Je me rends au monde 2-1. À ma défense, le joystick ne valait pas de la crotte. Une partie de pinball (je suis nul!!) et retour à la maison, où j'essaie un bonbon que je me suis acheté. Ça s'appelle une « grosse racine de cerisier ». Pas l'air mauvais. J'ouvre le sac - putain, c'est vraiment une racine?! Ça sent drôle. C'est mou, c'est dans le jus, un peu comme une tranche de pickel, mais rouge. Au goût? Comme un pickel, plus sucré. Mauvais? Pas nécessairement. Est-ce que j'en rachèterais? Beuh non.

Mot du jour : sakura (cerisier)

P.S. J'ai fait de nouvelles recherches et la danse du lion, c'était demain. On m'aura induis en erreur. Anyway, d'après ces nouvelles informations, c'est juste trois gars pourvus de têtes de lions qui dansent. Pas question que j'y retourne demain, surtout que j'ai une activité ben plus trippante... une excursion! Une excursion... électronique! Ouh la!

vendredi 10 octobre 2008

Le con!

D'abord, un moment pour dire ... Bonne fête Jeanne! Wouais! 23 ans! U go girl!

Maintenant, dans un autre ordre d'idée ... J'avais noté dans mon agenda qu'il y avait aujourd'hui un événement au Yasukuni Jinja, un temple au nord du jardin impérial que j'avais déjà visité après avoir été au Musée d'art moderne. De 11h à 13h, que j'avais écrit, démonstration de kyudo (tir à l'arc). Je me dépêche à partir et j'arrive sur les lieux vers 12h. Rien, si ce n'est que des gens installent des tentes pour des kiosques. Je ramasse un pamphlet qui indique un événement pour aujourd'hui, mais c'est en soirée et ça coûte 40$. Ben? Aurais-je été berné? Je plie le pamphlet et le mets dans une poche de mon veston. Ce faisant, je remarque que mon portefeuille n'est pas à l'endroit où je le place habituellement. Ailleurs? Non plus, il n'est pas là. J'ai oublié mon portefeuille! Crib!

Bon, pas de panique, combien il me reste en petite monnaie.. 80¢. Pas assez pour prendre le métro. Ça, c'est niaiseux. Je reste zen et examine la situation. Pas dix mille solutions - il me faudra rentrer à pieds. Un petit coup d'oeil sur la carte (heureusement que je l'ai traînée!) et je vois qu'il faut aller plein nord-est. Ça peut se faire, oui oui, je vois... je vois... C'est décidé! En route! Sur le chemin, je m'arrête au Tokyo Dome, domicile des Tokyo Giants, l'équipe de baseball locale et lieu du Temple de la renommée du baseball. À côté, il y a Dome City. Quessé? À vrai dire, je m'attendais à autre chose. J'avais encore des images de la Tokyo hyperfuturiste, donc je m'imaginais une véritable ville sous une cloche de verre. Il n'en est rien; c'est un simple parc d'amusement. Et avec mes 80¢, ça me donne pas plus que 30 secondes en autos tamponneuses.

Continue, plein nord-est, passe par le quartier français, qui est évidemment rempli de bistros et de restaurants. Deux exemples de « flançais » (engrish, mais français) : une boulangerie, vue hier, qui se nommait « Île-des-pain » (surtout pour la faute d'orthographe et une autre boulangerie, vue aujourd'hui, appelée « pain dé mie ». Un peu plus loin, il y a un cimetière, là où est enterré le dernier des Tokugawa, une famille de shogounes. Sympathique cimetière habité par tout plein de chats tous plus kawai! (mignon) les uns que les autres. Et affectueux aussi! Ils se propulsent carrément sur les genoux pour venir chercher les caresses. Awww. J'assiste aussi, de loin, à une cérémonie religieuse à la mémoire d'un défunt. Récitation de soutras, tintements de cloche et odeur d'encens.

J'arrive finalement à bon port vers 15h. Un peu plus tard, c'est l'heure du repas : au menu, riz et tempura, acheté au petit magasin de fruits et légumes d'en face. J'ai un objectif pour la soirée : essayer le pachinko, machine dont je vous ai déjà un peu parlé, je crois. Je sors - il y a un MyCity pas trop loin, sur l'avenue Meiji. Juste de l'extérieur, ça me fout les jetons. Je me risque, je rentre, même si ça me fait un peu badtripper. Pour l'atmosphère à l'intérieur, c'est comme une collision entre un convoi d'ambulances et une armée de joueurs d'orgue, tout ça avec des scintillement de lumières à en provoquer l'épilepsie. Juste de monter les escalier à l'intérieur, c'est aussi agréable que de se faire suivre par un camion qui a mis ses « hautes ». Ouch. Je regarde un peu le mécanisme. En fait, c'est très con comme jeu - c'est une machine à sous glorifiée. Plus je regarde, plus je me sens épais de vouloir absolument y engloutir de l'argent, surtout que ça prend au moins dix piasses. Au diable les japoniaiseries, y'a rien qui m'oblige à essayer! Je me tire de là, soulagé et vais m'acheter un duo de bières qui m'aident à écrire cette entrée de blogue.

Pour conclure, je donne à cette journée la note de 3/5.

Je déconne.

Mot du jour : yakyu (baseball)
Engrish du jour : un salon de coiffure nommé « Hair Cookpit ». Un salon de coiffure ET un resto, peut-être?

jeudi 9 octobre 2008

In stay cool we trust!

 Des monstres qui attaquent Tokyo? À me promener dans des quartiers comme Shinjuku, j'ai plutôt l'impression que c'est Tokyo qui en est un. Tout en démesuré, le rugissement, les lasers et on revient chez soi tout défait, vaincu par la ville pour y retourner le lendemain. C'est fou quand même. Shinjuku... c'est pas par simple plaisir que j'y suis retourné aujourd'hui. Enfin, un peu, mais pas totalement. D'abord, je voulais tout de suite aller acheter mon billet d'autobus pour Kyoto. C'est fait! Je ne sais pas trop comment j'ai fait pour retrouver mon chemin dans la station, mais j'y suis parvenu. J'y allais un peu à l'aveugle, en me disant que si je tombais dessus, ça serait tant mieux. Et j'ai trouvé, comme ça. C'est à croire que je m'améliore! 

Aussi, à Shinjuku, je voulais monter tout en haut des Metropolitan Tower, jusqu'à l'observatoire du quarante-cinquième étage. Belle vue d'en haut quand même. Au sud-est, la Tour de Tokyo, au sud le sanctuaire de monsieur Meiji, à l'ouest les traces perdues dans le smog de quelques-unes des montagnes environnantes, comme le Fuji, au nord.. eh bien, pas grand-chose, même si je m'attendais quand même à voir le Sunshine City d'Ikebukuro. Je redescends par l'ascenseur supersonique qui fait boucher les oreilles trois fois et marche en direction de Waseda pour prendre le tram.

Pour ce faire, il faut repasser par les quartiers chauds de Shinjuku. Le soleil commence à coucher. Je n'avais pas remarqué en plein jour, mais Shinjuku c'est quand même olé olé comme quartier. Des bars avec hôtesses, des peep-shows, des sex-shop, des gars dans la rue qui te demande si t'es intéressé à aller voir un sekkusu shoo. Tiens, je me demande s'ils font les danses à 1,000¥ ici? Peut-être pour ma fête... Bon, après le redlight district, c'est le campus de l'université Waseda. Très bien - ils ont un beau grand parc avec une odeur de thé au jasmin et même que j'ai vu une grenouille. Je me perds un peu en cherchant le tram, mais tout finit par rentrer dans l'ordre et je peux revenir chez moi partir une brassée de lavage!

Mot du jour : daigaku (université)

P.S. Merci à tout le monde pour les commentaires, c'est toujours super l'fun à lire. Vous avez des suggestions d'activités pour Tokyo? Mon calendrier est assez rempli, mais j'ai toujours le temps d'essayer quelque chose de nouveau. Je voulais aller voir du sumo, mais j'ai comme manqué ma chance. La saison se terminait fin septembre..

mercredi 8 octobre 2008

Pas d'la p'tite bière.. pas d'la p'tite bière


Hoy, une nouvelle entrée, celle qui mettra réellement le blogue à jour (sapré vagabondage volcanique..)! Deux alternatives que j'avais aujourd'hui, ou bien aller au poste d'observation tout en haut de la Tokyo Metropolitan Tower, ou bien aller au Musée de la bière Yebisu. Je prends ma douche, bouffe des céréales, mets le nez dehors - c'est la flotte. Too bad pour la Tokyo Metropolitan Tower, ça donne rien de se pointer là-bas, je ne verrai probablement pas grand chose. Taïaut! Au Musée de la bière! C'est dans un coin de la ville où je ne suis jamais allé, au sud-ouest, à la station de métro Ebisu. Un transfert à Kita-senjû, la station des oiseaux qui gazouillent, et ce n'est plus qu'une vingtaine de stations plus loin! Ouin, c'est pas la porte. Presque une heure.

Même sans boussole, je retrouve mon chemin assez facilement; c'est qu'il commence à être habitué le François! Le quartier est assez chouette, pas trop de monde, de l'espace. Je rentre dans un édifice sur lequel il est écrit Sapporo. Une employée m'indique rapidement la sortie : ce sont des bureaux. Bon dieu que je me sens touriste avec mon appareil-photo sorti et mon air perplexe! Ok, c'est juste à droit, ah bon, j'avais pas compris, désolé, sumimasen! L'entrée du musée est gratuite, ce qui est bien, car ça me permet de placer cet argent là autrement. En souvenirs par exemple - la boutique était ma foi très bien. 

La visite était assez cool. J'ai pas tout compris, y'avait pas d'anglais du tout. J'ai quand même bien apprécié les pubs rétros de la (Y)ebisu (le hiragana pour « ye » n'est plus en usage maintenant, alors ça fait Ebisu) et le théâtre magique. Théâtre magique? C'était comme une maquette, puis quand on appuyait sur le bouton départ, des hologrammes miniatures nous expliquaient que la fabrication de la bière, ce n'est pas de la magie, c'est de la science. Eh bien, j'en suis le premier surpris. À la sortie, un petit salon de dégustation. Je m'arrête devant les machines distributrices de tickets (eh oui, encore des machines!) et je choisis le top, le setto menyuu, une dégustation de 4 bières Yebisu. La première, la Major Weiss, tristounette. La seconde, la Major Ale, étonnamment fruitée et rafraîchissante. La troisième, la Puremium Ebisu (lager), bien houblonnée avec une finale très fraîche. La dernière, The Black (Za Burakku, une stout) aux touches de caramel, mais manquant finalement un peu de caractère. Le tout servi avec des craquelins à la bière (ou pour la bière?) Ebisu. Ça, ça rappelle chez soi.

L'air de rien, ces quatre petits verres me montent un peu à la tête et, en rentrant, je fais comme tout bon Japonais et je dors durant tout le trajet en métro.

Mot du jour : yopparai (saoûl) .. prononcer youppelaye :)

P.S. C'est pas ma photo, c'est celle de Wikipedia.. mais j'en ai pris une pareille, j'vous jure!

Rinpai et la suite des choses

Je vous le dis tout de suite, en primeur, la plupart des entrées du prochain mois seront plus courtes. Pas le choix de ralentir passé un certain moment. Il y aura, bien sûr, les excursions, mais les journées passées en ville seront moins remplies. C'est un peu normal : une ville a beau être grande, l'une des plus grandes, mais y'a toujours un maximum de choses à faire et à voir. Comment j'occupe mes journées alors? Eh bien, un peu plus de planification pour la suite des choses - je me trouve de plus en plus d'hôtes pour le Kansai et je crois pouvoir me débrouiller avec couchsurfing pour le reste aussi. Ça demande du temps, de l'organisation, mais ça se fait. Ce départ probable à la fin du mois apporte nécessairement une conclusion : il faut abandonner l'idée de se trouver un boulot ici. De toute façon, je ne suis même pas certain que c'est ce que je voulais faire à la base. Ça serait quand même possible, je n'abandonne pas à défaut de. Quelques étudiants m'ont contacté pour des leçons d'anglais. Je n'ai pas le choix de refuser ceux qui recherchent du long terme, ce ne serait pas honnête de ma part. Au moins, il y a un étudiant à qui je pourrai donner quelques leçons d'ici la fin du mois, on se rencontre le 14.

Voilà pour les nouvelles. Astheure, qu'est-ce que j'ai foutu hier (je sais, j'ai pris un peu de retard)? J'avais noté dans mon petit cahier noir qu'il y avait l'ouverture d'une nouvelle exposition au National Museum, près du parc d'Ueno. N'ayant rien de mieux à faire, j'y suis allé. Première chose : je ne veux pas passer pour le gars cheap, mais 1,500¥ pour une expo? Deuxième chose : j'ai oublié de mentionner que l'expo était sur l'oeuvre d'Ogata Korin, ses prédécesseurs et successeurs. Qui est Ogata Korin? Un peintre de Kyoto de la fin du dix-septième et du début du dix-huitième siècle, un grand classique. Au programme, peinture sur panneau, calligraphie illustrée, etc. Je peux honnêtement dire que ça valait le prix d'entrée. Je me suis même surpris à m'émouvoir devant deux ou trois oeuvres (Fleurs et oiseaux des quatres saisons de Sakai Hoitsu (1808).. Wahh).

Bon, je vous emmerde pas plus.

Mot du jour : tenrankai (exposition)

P.S. Le Japonais d'à côté commence à sérieusement me gosser. Il arrive à 18h, se traine comme un zombie dans le couloir (je ne niaise pas, vraiment comme un zombie, pareil pareil). Il boit en déglutissant fort fort jusqu'à 21h et il ronfle jusqu'à ce que je m'endorme. L'enfer. Au moins y'a la gentille Brooke.

P.P.S. Un lien amusant : http://gaijintonic.com/2007/12/22/the-gaijin-tonic-awards-2007/

mardi 7 octobre 2008

Vagabondage volcanique, troisième partie


Après une nuit plutôt inconfortable, je me lève à l'aube. Je vais me brosser les dents à la fontaine (abreuvoir) à côté, range mon sac de couchage, mange quelques biscuits et pars en direction de Habuminato, port du sud-est de l'île. Arrêt obligé au temple d'Ohshima, qui à cette heure est complètement désert. Traversée du Pont des Lutins. N'en vois pas. La route, qui tourne autour de l'île, me rappelle un peu le chemin royal de l'Île d'Orléans (les dimensions des deux îles sont par ailleurs assez similaires). Au large, le volcan de Toshima - on voit à plus grande distance que la veille, mais toujours aucun signe du mont Fuji, la forme duquel devrait apparaître à l'horizon.

Qu'à cela ne tienne, je continue et me rends compte, avec horreur, que mes coups de soleil d'hier sont pires que je ne le croyais. Surtout que là, le soleil commence à sortir (je pensais qu'il allait pleuvoir aujourd'hui?). Je me tiens à l'ombre, je m'improvise un turban avec un t-shirt et continue. De Motomachi à Habuminato, ça fait à peu près dix kilomètres, donc je m'arrête sporadiquement. Je regarde l'heure. 10h, je dois être au port à 13h30 pour le bateau du retour. Aurai-je finalement le temps de me rendre à Habuminato? Et les bus qui ne passent qu'aux heures et demi.. Hm. Au fur et à mesure que j'avance, je calcule le temps qu'il me reste. Ça va être serré.

J'y arrive finalement, le bus passe dans 10 minutes, juste le temps de descendre jeter un coup d'oeil. Habuminato, c'est une petite anse, avec des habitations tout le tour et de petites embarcations de pêcheurs. Hop hop, deux-trois photos - ça aurait été bien d'en faire le tour, mais ça ne vaut pas la peine de risquer de manquer le bateau. Qu'est-ce que je ferais, moi, pris sur cette île? Bon, l'autobus arrive, un autobus à prix variable dépendant de la distance parcourue. Un peu comme un taxi. Mais putain que ça monte vite! Pour la demi-heure que ça prend entre Habuminato et Motomachi ça revient à 680¥ (6,80$)! Pas grave. De Motomachi, je reprends un autre autobus qui lui va jusqu'à Okata, là où est arrivé le bateau hier matin.

Midi, plus d'une heure à l'avance. Je me rends sur le quai principal, y'a tout plein de monde en train de pêcher. M'assoie au bout, attends. Une heure passe. Ne vois personne qui attend pour le bateau. Beh? Un peu inquiet, je vais dans une boutique de souvenirs; la vendeuse m'accoste, me demande ce que je fais dans le coin. Je lui dis que j'attends le bateau. « Quel bateau? », qu'elle me répond. Beh? Elle me fait savoir que le bateau pour Tokyo ne part pas d'Okata, mais bien de Motomachi. Enfer! Et comment j'étais supposé le savoir?! Je regarde mon billet - non, rien de spécifié. Pendant que j'enrage, la vendeuse a la gentillesse de m'appeler un taxi. Je me rends dans les temps à Motomachi, mais le détour m'aura au final tiré 2,800¥ des poches, le budget d'une journée à peu près. Le périple se sera donc terminé en queue de poisson. Mais lorsque je suis monté dans le bateau, que j'ai ouvert l'appareil-photo et que j'ai revu les images de la fin de semaine, j'ai bien rapidement oublié le dernier désagrément. Un arrêt à Yokohama et me voici revenu au Crib, fatigué, affamé, mais repu d'aventures.

Mot du jour : minato (port)

lundi 6 octobre 2008

Vagabondage volcanique, deuxième partie


 5h45. Un message nous annonce que nous nous apprêtons à accoster. Je prends mon sac et me dirige à l'étage pour le débarquement. 6h et je suis seul, à Okata, à voir le soleil se lever sur Ohshima. Seul parce que tous les gens sur le bateau sont tout de suite partis en autobus ou en voiture vers une destination prévue à l'avance. Moi, je n'ai pas de carte, pas de plan et, honnêtement, je m'en fous un peu. Je traverse Okata, déserte, peut-être parce qu'il encore très tôt, peut-être aussi parce que la saison touristique est terminée depuis un moment. Je monte, m'enfonce dans les quartiers en essayant de me rappeler quelle partie de Ringu a été tournée sur l'île.

Et puis j'emprunte un chemin qui entre dans la forêt. Les pancartes autour indiquent deux directions; le Mont Mihara (volcan actif de quelques 700 mètres d'altitude, dont la dernière éruption remonte à 1986, endroit où fut inhumé Godzilla dans The Return of Godzilla et destination-suicide très prisée des Nippons au début du siècle) et la forêt des écureuils. J'opte pour la seconde destination. Non, je ne suis pas une poule mouillée! C'est que c'est plus près, voilà tout. Il commence à faire un peu chaud, j'enlève le coton ouaté. Je marche. À gauche, il y a un sentier, puis une grille avec une ouverture. J'y vais et j'y vois un immense terrain de base-ball, comme une grande clairière encerclée du forêt touffue. Comme il est environ 7h, l'air est encore un peu humide, il y a cette bruine du matin par laquelle filtre le soleil. Près du premier but, un autobus abandonné, tout rouillé, un peu cassé. Dans le champ droit (près de la piste d'avertissement!), il y du bruit dans les arbres. Trop gros pour être un oiseau, ou un écureuil. Je m'approche. Ce sont des singes, deux ou trois. Je ne pourrais pas dire l'espèce, mais je crois que c'est la première fois de ma vie que je vois des singes en liberté. C'est spécial.

Passons aux choses sérieuses - la forêt des écureuils. Pas du tout ce à quoi je m'attendais (mais à quoi je m'attendais? je sais pas). Ça m'a l'air d'être comme un mini-zoo, parc d'attraction, que sais-je. Et de toute façon, c'est fermé. Je m'asseoie devant pour bouffer mes chips au truc vert salé. Il est 9h environ. Nouvelle intersection; soit le Mont Mihara à 11km, soit Motomachi, port de l'ouest de l'île à 4km. Je ne me sens pas encore d'attaque pour la montagne et prends de nouveau la seconde option. J'entre dans une petite épicerie et m'achète un berlingot de lait d'Ohshima - pas pire pantoute. Une pause près du port à boire peinard mon lait en regardant la silhouette imposante de Miharasan et me voici prêt à repartir et cette fois avec le seul objectif de conquérir le volcan.

Toujours personne, ou presque, en vue, l'île semble quasi-déserte. Je longe la route qui zigzague sur le flanc du volcan. Pas une grosse dénivellation, juste assez pour que ça tire dans les jambes. À un moment, je vois une pancarte qui indique un sentier de montage. Ça m'intrigue, j'y vais. Le sentier ne serait pas si mal s'il y avait moins de toiles d'araignées. C'est une chose marcher à travers les roches et les racines, mais de se servir en plus de son parapluie comme d'une machette pour se frayer un chemin, c'est moins drôle. Je ne peux tout de même pas regarder à la fois sous mes pieds et droit devant. Heureusement, le sentier rejoint rapidement la route et je reprends la marche. Quelques arrêts ponctuent la montée et j'aperçois, tout en bas, Motomachi qui rapetisse de plus en plus, et le Pacifique, qui va en s'élargissant.

J'atteins un plateau, ça ne monte plus vraiment. Il y a un stationnement, quelques bâtiments. J'y suis, je crois. Une pause aux toilettes, là où il ne faut pas boire l'eau parce que c'est de l'eau de pluie (et merde à ceux qui ne lisent pas le japonais, tout est unilingue ici!). Je monte quelques marches et c'est là, devant moi. Une grande plaine, vaste, pas un son, pas de vent. Pas une forêt dense; des petits arbres, ici et là. Et le soleil de midi qui plombe. Et quoi? Le cratère, devant, à quelques kilomètres dans la plaine, comme une aberration. Je m'asseoie à terre et je vous jure, je braille. Peut-être que c'est le soleil qui commence à me taper. Peut-être que c'est les sept heures de marche pour y arriver. Je ne sais pas. Mais c'est un sentiment fantastique.

Donc, ça continue. Marche vers le cratère le long de la coulée de lave de 1986, maintenant solidifiée. Des herbes hautes des deux côtés et des gros amas de roche volcanique, des libellules qui circulent. Aussi, des abris en béton, au cas d'une nouvelle éruption. Rendu en haut, il y a un petit temple probablement consacré à l'esprit de la montagne ou du volcan. Imitant les deux grimpeurs qui me précèdent, je lance une pièce dans un petit récipient. Pour la luck. Même en haut, on voit que ça continue de monter - il y a un chemin qui tourne autour du cratère en tant que tel. La végétation se raréfie, le chemin n'est que grosse gravelle noire. On peu même voir un peu de fumée s'échapper d'ouvertures dans le flanc du cratère.

Premier arrêt à un point surélevé d'où on a une bonne vue du cratère en tant que tel. Je m'asseoie à côté d'un type qui a amené toute une batterie d'instruments. Je ne sais pas trop ce qu'il fait. Un oiseau plane au-dessus de l'espace vide. En arrière, le désert noir, vide aussi et au loin, une autre élévation verdoyante. Il ne fait ni chaud ni froid, ne vente pas, tout est si silencieux. Je continue à faire le tour toujours en pensant à Godzilla, en me disant qu'il pourrait rentrer sans problème dans ce cratère. Et c'est le chemin du retour qui s'amorce. Il est 14h environ, ça fait 8h que je marche et ça commence à tirer dans les jambes. 

J'emprunte un chemin différent, je descend près de coulées de lave secondaires, je continue et je m'épuise. Comme je suis seul, je chante pour me donner du courage. Un autobus s'arrête à une cinquante de mètres devant moi - le chauffeur me fait signe de venir. C'est le gentil Owawa, chauffeur d'un hôtel pas trop loin, qui me propose de me ramener jusqu'à Motomachi. Ma tête me dit de refuser et d'aller jusqu'au bout sur mes deux pieds, mais mes jambes, elles, n'ont plus rien à donner. J'accepte donc l'offre et me retrouve à Motomachi en moins de deux.

Il est 16h30 et je descend sur la plage pour m'y reposer un peu. Le soleil commence sa descente dans le Pacifique. Je regarde en arrière et le Mihara prend une teinte différente. Des poissons sautent hors de l'eau. Tout est parfait. Mais une fois la nuit tombée, je me demande ce que je vais faire de ma soirée. Je retourne en ville pour y manger un morceau. Un restaurant de la place, typiquement japonais, avec une porte coulissante. J'y entre, à la grande surprise des clients et du cuisinier, qui ne semblent pas habitués à la présence d'étrangers. Je commande un omakase et une grande bière. Un pêcheur du village arrive, je lui demande son nom, Akira. La femme du chef nous tient compagnie, fait la conversation. Personne ne parle un mot d'anglais, j'essaie tant bien que mal de communiquer. Pour m'aider, Akira partage son saké avec moi. 20h, un peu imbibé, je souhaite la bonne soirée à tout le monde et vais m'étendre dans un abri sur la plage pour y passer la nuit.

Grandiose.