mardi 23 septembre 2008

Promenade électrique dans le champ des feuilles d'automne


Quatrième journée complète à Tokyo et toujours aucun signe de Godzilla ni de Mothra. J'ai vu Ultraman à la télévision, mais mon niveau de japonais ne m'a pas permis de savoir si c'était dans le cadre d'un bulletin de nouvelles ou bien d'une bande-annonce de film. Pas de tsunami en vue, les sismographes sont au repos. Bref, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes et les tokyoïtes continuent de mener leur vie en toute quiétude.

Soucieux de mon propre avenir, je remplis un formulaire sur le net pour donner des cours d'anglais privés. Il faut bien réaliser que je ne pourrai faire du petit tourisme facile pendant encore un mois, d'une part parce que ça me mettrait serré dans mon budget et ensuite parce que ça m'ennuierait probablement. Et vous aussi. Et puis il ne faut pas perdre de vue l'objectif premier du voyage, qui est de s'imaginer une sorte d'existence nippone temporaire, question de se familiariser avec la langue, mais aussi d'avoir un rapport concret et direct avec la vraie culture d'ici, et pour ça, le tourisme du style « guide du routard » a ses limites. Enfin, il faut bien commencer à quelque part et, comme je l'ai déjà dit, Tokyo est une bien grande ville et il me reste quelques incontournables avant de passer au plan B!

D'abord, pour ceux qui se demandaient, la boîte d'hier contenait.. *roulement de tambours*.. un petit sac, non, j'embellis, c'était plutôt une toute petite bourse pour mettre la petite monnaie, les 1, 10, 50, 100 et 500¥. Lucky! Comme je ne suis pas encore assez à l'aise avec les pièces, je me les garde pour le métro, parce que là, comme c'est avec des machines, on peut prendre son temps et passer toute la petite monnaie qu'on veut. Alors 10h, je l'achète mon billet, direction Akihabara (Aki = Automne, Ha = Feuille, -bara = champ), quartier au sud de Ueno, donc pas trop loin du Juyoh, consacré à l'électronique, de première ou de seconde main.

C'est pas mal comme on peut se l'imaginer. Des magasins partout (même dans les ruelles, surtout dans les ruelles), avec des lumières, de la musique, du monde qui crie des promos. Ça passe de la grande surface (au sujet des grandes surfaces à Tokyo, il est important de savoir qu'elles ne se déploient pas horizontalement, mais verticalement, c'est donc dire qu'un étage n'est pas plus grand que, disons, un Dunkin' Donuts, mais qu'il y en a une demi-douzaine) à la pseudo-vente de garage et on y trouve tout ce qui touche de près ou de loin à l'électronique; des appareils audio jusqu'à l'ordinateur en passant par les DVD et les jeux vidéos. Je m'arrête dans un magasin se spécialisant en produits dérivés d'anime (les dessins animés japonais, pour les non-initiés) et de jeux de console acheter un petit quelque chose pour quelqu'un (hehe), dans une arcade de 6 étages, et dans une boutique présentant un étalage impressionnant de jeux vidéos usagés, de toutes les consoles imaginables.

Toute cette frénésie m'ouvre l'appétit et je pars à la recherche d'un établissement où je pourrai me sustenter (préférablement un endroit où on peut bouffer). Je marche, je marche et mets les freins devant un petit resto plutôt traditionnel, du style où tout le monde s'asseoie sur des tabourets autour d'un comptoir. Le système du resto est assez inusité et, somme toute, assez représentatif de la façon de faire japonaise - il y a, à l'entrée, une machine distributrice qui présente au client des images de tous les plats. Le client insère l'argent dans la machine, appuie sur le bouton correspondant à son choix et obtient un reçu qu'il remet à la serveuse. La serveuse lit le coupon, annonce la commande au cuisinier qui prépare aussitôt le plat demandé. Cette façon de faire peut sembler surprenante, mais l'est finalement très peu lorsque l'on connaît l'obsession des tokyoïtes pour les machines distributrices. C'est vrai, quoi! Il y en a au moins 2 sur chaque coin de rue et, toujours, quelqu'un il y a à se choisir quelque chose. Diable, il y en a même jusque dans les ruelles!

J'aurais bien autre chose à dire sur le sujet, mais je m'en garde pour une autre fois. Donc, je continue ma marche, direction Jimbocho, un quartier reconnu pour sa forte teneur en librairies. Je bouquine un peu (pas trop quand même), je vais même « digger » quelques vinyles (toutes des éditions japonaises, waah, des 45 tours des Beatles, des Yardbirds, de Zeppelin, des Kinks, tout écrits en katakana!.. n'y'avait pas de Yellow Magic Orchestra par contre..). Bon, avec Akihabara, maintenant Jimbocho, ça fait beaucoup de choses, de produits, d'objets et je vois qu'il y a un parc pas trop loin, qui va me permettre de briser la tendance de cette journée.

Ce parc, c'est en réalité les « East Imperial Gardens », tout près de l'ancien palais impérial d'Edo. De la verdure, enfin, toute bien encadrée d'architecture tokugawènne (tokugawaienne? de Tokugawa (dix-septième siècle)). Des jardins que l'on jurerait être Feng Shui, de satanés karasu (corbeaux, pour ceux qui ne suivent pas), des jardins regorgeant de petits ruisseaux mystérieux (bon, pas le qualificatif idéal, mais je commence à être fatigué là) et de lecteurs du Seigneur des anneaux (si si). Je vais m'étendre un peu au milieu d'une aire gazonnée et, revitalisé, je me donne comme objectif de retrouver le chemin du retour. Ah, j'ai oublié de spécifier que je n'ai pas vraiment de carte, alors mes promenades relèvent davantage de l'errance contrôlée que du parcours strictement balisé. Ça me plaît comme ça.

Je rentre sans trop de problème au Juyoh, là où je passe la soirée à écouter un film sur un p'tit gars et à lire 1984.

Le mot du jour : Denki (électricité).

Pas d'engrish aujourd'hui.. je crois en avoir vu un exemple ce matin, mais je ne me souviens plus exactement de quoi il s'agissait.

2 commentaires:

Jeannette a dit…

Primo: ...
Deuzio: c'était quoi le film sur un p'tit gars? J'aimerais avoir des détails.
Tertio: tu devais capoter au magasin de jeux vidéo.
Qua...druxo: j'ai oublié de te dire que j'adore la photo de ta 2e entrée de blogue, malgré qu'elle donne vraiment mal à la tête.

Signé ta soeur
P.S.: Quind...o: je mange des bonbons d'Halloween

Furan a dit…

À ton primo : :E
À ton deuxièmo : Je n'ai pas su le titre.. l'histoire, c'est qu'une fille va se marier bientôt, pis là un p'tit gars de 10 ans débarque en disant qu'il est « Shawn ». Ben, Shawn, tu saisis, c'est l'ex petit ami de la fille, avec qui elle était ben gros en amours. Le p'tit y dit je t'aime pis lui dit de ne pas épouser l'autre gars. C'tait genre un fait vécu mélangé avec un peu de bizarre. Y'avait pas d'acteurs connus à ce que je sache.
À ton troisièmo : mets-en, je suis vraiment resté longtemps là-bas, et j'aurais pu m'y éterniser davantage. Tiens, je vais rajouter la photo à la prochaine entrée.
À ton quatrixo : ouais, c'est sûr que ça fait de belles photos, et l'avantage c'est que mes photos sont hyper haute résolution, alors ça fait de fichus de beaux zooms.

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