mardi 30 septembre 2008

Quelques art-pents de pièges


 Nippori Crib... C'est comme si on disait Nippori Crime avec le nez bouché. C'est doublement drôle parce qu'en pensant au Nippori Crib, je me dis « crime... ». Crime que c'est lette, par exemple. Crime que les toilettes sentent la pisse. Crime que la cuisine semble avoir été depuis longtemps laissée à l'abandon. Crime qu'heureusement que ça me coûte des pinottes parce que crime que je crimerait mon camp d'icitte. Surtout que ce matin, je n'avais toujours pas de nouvelles du beau Kei. Un peu déprimé, j'ouvre mon ordinateur et je commence à regarder d'autres adresses, parce que je ne peux pas rester éternellement ici sans au moins avoir la clé de la chambre. C'est à ce moment que l'Ougandais vient me voir pour me dire que Kei est là. N'arrive pas à y croire. Je trotte jusqu'à son bureau (voir photo de la semaine dernière et le voici ahhh.. mais lui n'est pas tout doré comme le Juyoh l'était, c'est plutôt l'un des Japonais les plus taciturnes qu'il m'ait été donné de rencontrer. Il est jeune d'apparence, mais grognon comme un vieux. Il n'a pas l'air content de quelque chose. Quoi? Je sais pas, il se marmonne des trucs à lui-même. Et moi, ça me fait un peu chier qu'il soit bête, parce que s'il y a quelque chose, c'est moi qui devrait faire la baboune. Ça sert à rien de s'attarder là-dessus - sa présence me permet de régler deux problèmes : il me remet ma clé et il me montre comment avoir de l'eau chaude pour la douche (parce que matin, c'était assez l'enfer laissez-moi vous dire).


La clé me permet de sortir. Un peu trop tard pour faire l'excursion prévue pour aujourd'hui (que je remets à demain, anyway il pleuvasse encore), mais trop tard pour aller faire un tour au musée. Je choisis le Musée d'Art Moderne de Tokyo (MOMAT), situé en bordure des jardins impériaux, préfecture de Chidoya. La collection n'est pas trop impressionnante, mais comme il y a peu d'oeuvres (à vue de nez je dirais une quinzaine de sculptures et juste un peu plus d'une cinquantaine de tableaux) ça vaut la peine de s'attarder un peu plus longuement sur chacun d'entre eux. C'est moitié yôga (peinture de tendance occidentale), moitié nihonga (peinture japonaise). À noter - une grande toile de Shiraga Kazuo devant laquelle je m'arrête une bonne dizaine de minutes pour en scruter la surface dans ses moindres détails et pour formuler la conclusion suivante : elle a la même longueur et la même largeur que ma chambre (revenu au N. Crime je me rends compte que la toile était plus grande). Je fais aussi l'essaie du lave-cul à jets. J'avoue, j'étais assez réticent au début et si j'ai tenté l'expérience, c'était avant tout pour me donner de la matière pour le blog... n'empêche que, malgré tout l'exotisme de l'expérience, ça avait quelque chose de rafraîchissant. Comme boire un coke avec une tranche de citron dedans.

Plutôt que de vous raconter la fin de cette journée sans histoires, je vous laisse avec un petit quelque chose qui explique pourquoi on conduit à droite, sauf les Anglais et les Japonais : « Pourquoi conduisons-nous sur la gauche? C'était avant la règle plutôt que l'exception. Les Romains furent probablement les premiers à conduire à gauche, une habitude renforcé au quatorzième siècle par le pape Boniface VIII lorsqu'il conseillait aux pèlerins de garder leur gauche. Pour les cavaliers médiévaux, garder sa gauche signifiait que deux étrangers s'approchant l'un de l'autre étaient prêts à dégainer l'épée de la main droite. La controverse, toutefois, est attribuable aux Français. Durant la révolution, Robespierre ordonna aux Parisiens de conduire à droite, apparemment pour défier l'Église catholique. Quelques années plus tard, Napoléon, un gaucher, ordonna à ses troupes de garder la droite, possiblement afin de confondre l'ennemi et créant une tendance qui gagna toute l'Europe. L'Angleterre, n'ayant jamais été conquise par Napoléon, retint la tradition de conduite sur la gauche. » Omoshiroi desu ne? (intéressant n'est-ce pas?)

Mot du jour : bijutsukan (musée)

P.S. Encore désolé pour les photos, y'a problème ici.

P.P.S. Le voisin à côté n'est pas un golden-retriever, c'est un homme.

P.P.S. J'ai trouvé quelqu'un d'assez fin pour m'héberger quelques jours à Kyoto.. hip hip hip! hourra! hip hip hip!! hip! hip hip! wouaiiiiis!

2 commentaires:

maman a dit…

Le mot du jour : décrisser de cette auberge de merde au plus sacrant.

Denis a dit…

Rapporte-moi un souvenir du Protocole de Kyoto. Une reproduction de son esprit.