vendredi 26 septembre 2008

Sur les traces de monsieur Meiji ou l'affaire des deux auberges


Bon, je suis peut-être un flâneur, mais sûrement pas un dandy. Gris est le ciel et sortant, je me dis, t'aurais dû prendre ton parapluie - c'est humide, pas si chaud, mais humide à en faire perler (oui oui!) la sueur sur le front. Et en dessous du nez aussi. Mais non, le parapluie je le prends pas - quel détour de deux minutes ça aurait été! Advienne que pourra et c'est sur cette sagesse que j'entrepends la journée de vendredi (kinyôbi, ou jour de l'argent/métal). C'est aujourd'hui que je passe à l'ouest et que je vais tenter de défricher (non déchiffré) les quartiers de Shinjuku (« nouvelle auberge ») et de Harajuku (« auberge dans la prairie »).

Même en métro, c'est quand même une bonne trotte, un bon 45-50 minutes. Je choisis de débarquer directement à Shinjuku, quartier plutôt international et surtout l'un des plus fréquenté de toute la ville. La gare est assez animé et y'a des magasins un peu partout. Comme ailleurs à Tokyo, c'est le festival non-stop de la chose et de la bébelle. Quand même, je passe par un grand magasin, bondé, et où les « irrashaimase!!!! » (bienvenue) fusent de toute part. Discrets les Japonais? Ça dépend pour quoi! Quand il s'agit d'attirer l'attention, ils savent définitivement comment s'y prendre.


Je déambule distraitement dans un réseau de rues commerciales - encore, c'est le syndrome Akihabara qui prend le dessus, avec les affiches partout (Tokyo, capitale du signe), les restaurants empilés les uns par-dessus les autres et surtout les gargantuesques salles de Pachinko (http://fr.wikipedia.org/wiki/Pachinko). Faudra que je m'y essaie au Pachinko.. mais pas maintenant. Je m'achète un burger dans un dépanneur (que la caissière me fait chauffer!) et je vais le bouffer dans un parc en regardant des hommes d'affaires jouer au baseball pendant leur heure de lunch (le baseball n'est plus le sport national des américains, c'est celui des japonais, ça me semble très clair). Une petite promenade du côté des grattes-ciel de Shinjuku, dont l'un, la mairie, est particulièrement impressionnant.



L'après-midi, je vais errer au Meiji Jingu, parc consacré à l'empereur Meiji, Kevin de son prénom. Pour faire une courte parenthèse historique, il fut empereur de 1868 à 1912 (44 ans!) dans une ère inégalée de prospérité et d'ouverture du pays; durant son règne, il se fit l'ardent défenseur des sciences occidentales et il influença radicalement la modernisation du pays son slogan étant : « La connaissance occidentale, mais l'esprit japonais » (ou quetchose du genre). Bref, en sa qualité de fils du ciel, le défunt empereur s'est vu édifié un temple shinto (religion autochtone du Japon), construit dans un grand parc. Comme je respecte beaucoup monsieur Meiji, je me suis prêté aux ablutions recommandées; on lave la main gauche, puis la droite, puis on se verse de l'eau dans la main gauche pour se rincer la bouche, et on rince la main gauche de nouveau. Ce n'était visiblement pas le seul rite inhérent au site, parce qu'une fois à l'intérieur du temple, je voyais tout plein d'initiés se prêter à des chorégraphies spéciales et élaborées.

Le soleil se couche et je suis au beau milieu du parc, seul enfin, mais toujours entouré des kurusa, toujours en plus grand nombre. Je termine l'expédition par un détour vers Harajuku, un quartier assez jeune et branché, reconnu pour ses nombreux adeptes du « cosplay » (costume/playing, personnes qui se déguisent en personnages de dessins animés, de jeux vidéos, rockstars, etc.). Il semble malheureusement que ces manifestations ont plutôt lieu les samedi et les dimanche. Tant pis. Pour le reste, le quartier est un peu comme tous les autres; du bruit, de l'activité, une foule monstre. Un jour de ça, d'accord, deux, passe encore, mais je commence à en avoir plein la casquette. Quand on en a vu un, on les a tous vus.

C'est pourquoi je ne me sens pas trop coupable de mettre un terme à l'escapade et de mettre les voiles vers le Juyoh, où je compte bien profiter ce soir du Ocean Club - les employés sont aux cuisines et on peut acheter de la bouffe et des boissons. Allez, encore un peu de Juyoh, avant que l'ère sombre du Nippori Crib ne tombe sur nous!

Mot du jour : birû (contraction de building = édifice, à ne pas confondre avec bîru = bière).

P.S. Revenu du Ocean Club, il y avait deux personnes. Deux françaises. Deux belles irritantes. La vie d'hermite se poursuivra donc.

2 commentaires:

Tatie Danielle a dit…

Cher filleul, c'est avec grand plaisir que je lis tes aventures fabuleuses et mystérieuses. Me voilà devenue "accro". En passant, je te donne l'"absolution" à propos de tes "ablutions"
A +

Furan a dit…

Ah, salut!

Merci pour la correction; le mot me faisait un peu boguer, et comme je n'ai pas de dictionnaire à portée de main.. :)