mercredi 1 octobre 2008

Excursions 1 : Slalom, escalade et gros Bouddha


C'est avec grand plaisir que je vous annonce une nouvelle gamme d'entrées de blogue : la série « Excursions »! (Si je pouvais faire payer un coût supplémentaire pour y avoir accès, je le ferais!) J'ai préparé une série de petites aventures, de randonnées, d'explorations autour de la ville de Tokyo durant le mois d'octobre, près d'une demi-douzaine, et c'est aujourd'hui que ça commence avec une balade du côté de Kamakura et d'Enoshima! Voici sans plus attendre la chronique de cette excursion :

6h, je me lève, je vais prendre une douche trop chaude (la prochaine fois sera la bonne) et bouffe des céréales dans un chaudron - direction Shinjuku, d'où le train part pour Kamakura. En chemin, je me dis que c'est pas une trop bonne idée de faire partir le train d'une des gares les plus achalandées du monde. Eh non. Pendant que je suis encore tout endormi, je vois des masses incommensurables de gens foncer vers moi - en avant, en arrière, à gauche, à droite, de biais. Je me sens comme Chris Higgins essayant de se frayer un chemin jusqu'au filet adverse. Et ce qui n'aide pas, c'est que la gare est vaste et moi je dois trouver où acheter le billet et où prendre le train pendant que ça bourdonne autour (au moins, vous me direz, au moins tu fais une tête de plus que tout le monde, ça devrait aller? j'en conviens, ça aide un peu). Et ce qui n'est pas pour me simplifier la vie, non plus, c'est que le billet est imprimé exclusivement en japonais ; à la limite, ça irait, mais c'est pas le moment de s'asseoir et d'essayer de le décoder. Je vous épargne les détails, mais je trouve finalement et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Kamakura... c'est quoi Kamakura finalement? Petite ville au sud-ouest de Tokyo, ancienne capitale du Japon (lorsque le pays était contrôlé par la classe militaire) et quatrième plus grande ville du monde au treizième siècle. Donc je débarque du train (ça fait une heure depuis Shinjuku) et tout de suite je me prends quelques pamphlets touristiques, pour voir en gros ce qu'il y a à voir. Je choisis un itinéraire au hasard et me mets en route. Kamakura est aujourd'hui réputée pour ses nombreux temples shinto et bouddhistes (je ne retiens pas vraiment les noms). Le premier sur la liste a la caractéristique que voici : l'argent lavé dans son eau reviendra au double lorsque dépensé. Intéressant. C'est aussi ici que j'apprends que l'insigne de Kamakura est en tous points similaire au Triforce de Zelda - et ça, c'est fascinant; je chantonne le thème principal du jeu en poursuivant mon chemin.

Là, je décide de dévier un peu, d'aller hors de sentiers battus. Un peu parce, s'il y a peu de touristes, il y un très grand nombre d'écoliers (sorties de classe). Je me promène dans un parc surélevé d'où j'aperçois un cimetière shinto. Je me fraie un chemin à travers les toiles d'araignées et je vais y jeter un oeil. Odeur d'encens. Retourne sur la piste principale et direction Daibutsu, la fameuse statue géante du Bouddha de Kamakura. Environ 2 ou 3 kilomètres plus loin, les magasins de souvenirs abondent, ainsi que les cars de touristes. Les vendeurs proposent les spécialités locales - des biscuits sablés en forme de pigeon et la crème glacée à la patate mauve. Je me retiens et vais voir le gros Bouddha. Pas mal qu'il est. Et pour la modique somme de 20 sous on peut y entrer pour le voir de l'intérieur. Inutile de vous dire que c'est le Bouddha le plus bondé qu'il m'ait été donné de visiter.

Je craque finalement et m'achète une croquette à la patate mauve. Régalicieux. Retour à la gare de Kamakura pour explorer l'est de la ville. Un temple, Myohonji, avec un grand cimetière où il parait que le créateur d'Ultraman a été enterré. On dit même que les gens viennent déposer des figurines du superhéro sur la tombe - malgré tout, je ne réussis pas à la repérer. Derrière le temple principal, je vois un sentier qui s'enfonce dans la montagne. Tout de suite je m'y lance. Mais les marches, bientôt, disparaissent, deviennent rochers glissants et la pente de plus en plus escarpée, si bien qu'il faut que je m'agrippe aux racines des arbres. Soucieux, je me dis que ça a peut-être été une erreur que de monter ici... un peu trop tard, cependant, parce que la descente par le même chemin s'avérerait encore plus difficile que la montée. Rendu au sommet (150+m plus haut), j'aperçois une pancarte signalant un point de vue. Une cinquantaine de mètres plus loin, sur une tranche de terrain surélevé, j'arrive à un promontoire naturel qui donne à voir un superbe panorama de Kamakura, les vallons environnant, ainsi que l'Océan Pacifique.

(Pendant que j'écris, mon voisin d'en face baise et mon voisin de droite ronfle à s'en étouffer, c'est assez déconcentrant compte-tenu que les murs sont en papier, ou presque). Train pour Enoshima, petite île assez prisée des tokyoïtes durant l'été (on peut y faire du surf). Je ne m'attendais pas à grand chose, mais wah! Une île toute en hauteur, avec des vagues qui viennent se briser sur ses parois, de la végétation dense et touffue partout, des sentiers qui montent et qui descendent laissant parfois apparaître au loin la silhouette du Mont Fuji. Puis c'était hyper tranquille un mercredi après-midi du mois d'octobre. Ça commence à tirer dans les jambes. Je me retourne une dernière fois vers le Mont Fuji en lui disant : « attends un peu toé » et je remets le cap sur Tokyo, un peu déçu que la journée se termine déjà, mais très satisfait.

Mot du jour : shima (île)

4 commentaires:

maman a dit…

Un mets à la patate mauve, c'est sucré ? C'est mauve ou violet ?

L'île a l'air merveilleuse et le mont Fuji aussi.

Furan a dit…

C'est mauve pâle, très légèrement sucré. Comme une patate frite en plus sucré.

Jeannette a dit…

Françoaaaaaa

Tes excursions ont l'air vraiment le fun. Je reviens tout juste d'un spectacle de Patrick Watson dans une chapelle avec 50 places assises. C'était si beau.

Furan a dit…

50?! ça fait pas beaucoup d'élus..