vendredi 7 novembre 2008

Distraction fatale


Non, ce n'est pas le titre du film qui va passer à TQS cet après-midi. Faudrait plutôt y voir une tentative de dramatisation, ou d'accroissement du sensationnalisme, des titres des entrées de blogue, tel que le souhaitait ma chère soeurette. N'empêche que, il y a bel et bien eu une distraction et il s'en est fallu de peu qu'elle soit réellement fatale... ou disons, très incommodante.

Je quitte Kyoto jeudi, dis au revoir à Sho et Wataru. Avant de partir pour de bon, je fais un détour par le Kyotokokuritsuhakubutsukan. Pour faire plus court, il s'agit du Musée National de Kyoto. Au programme, des poteries Jomon, des sculptures bouddhistes de la période Heian, une bande dessinée datant du shogunat de Kamakura, de la calligraphie, des sabres. Classique, mais super bien et particulièrement intéressant lorsque l'on se retrouve dans le contexte. Je reprends mon sac et prends une marche vers la station Shijo, où je dois prendre la Hankyu Line vers Osaka.

Pas un gros périple : le ticket coûte environ 5 piastres et ça prend 45 minutes pour me rendre à l'autre bout de la ville. Incluant un transfert. Ah, ce transfert.. Station Awaji. Je sors du train, monte un escalier pour me rendre au bon quai et j'entends quelque chose tomber, un bruit sourd. Je m'arrête net, me retourne brièvement, regarde au sol, mais ne voit rien. Bah, on entend beaucoup de choses dans une station japonaise, c'est sûrement autre chose. J'oublie l'incident et me rends prestement à Kita-senri, là où j'ai rendez-vous avec Murakami Shoei à 19h.

Shoei arrive comme convenu, il est un peu enrhumé, mais quand même super enthousiaste à l'idée de m'héberger. Il est venu en scooter à la gare et me dit de prendre l'autobus pour qu'on se rencontre au terminal. Eh bien, pas très central son logement! Une vingtaine de minutes d'autobus et j'y suis. Il vit dans un un et demi, petit, mais fonctionnel. On s'ouvre quelques canettes et on jase dans la soirée.

Je m'apprête à aller explorer Osaka le lendemain matin. Je prépare mon bon veston : le portefeuille dans la poche intérieure gauche, le iPod juste en-dessous, le calepin dans la poche intérieure droite, le passeport aussi juste au cas, la caméra dans la poche dro... la caméra? Ah ouais, c'est vrai, je me souviens, je l'avais mise dans son étui, savamment accroché au sac de voyage. Bon voyons voir... Ben? Où est l'étui? Ben... merde... merde... MERDE. L'étui n'y est plus, il a dû se décrocher à un certain moment la veille. Ok, faut garder son sang-froid.

Je reprends l'autobus et demande au chauffeur s'il y a un service d'objets perdus. Il me tend un papier et me dis d'appeler ce numéro. Appeler? Et s'ils ne parlent pas anglais? Bah. Kita-senri, je vais au comptoir d'information et demande encore pour les objets perdus. La bonne femme me demande de décrire la chose. Exception faite du stress du moment, ça fait un bon exercice de japonaise. Bon, c'est une caméra grise, dans un étui noir, une Canon Powershot perdue hier soir à Awaji probablement. Elle fait quelques recherches et me montre un bout de papier sur lequel il est écrit Canon/19:05. Ah ouais, c'est probablement ça!

La bonne femme m'envoie à la station Umeda, là où il y a le comptoir principal des objets perdus. Là, je leur donne le numéro de référence de l'objet, remplis un formulaire et voilà! Elle est là! Intacte! Pour un soulagement c'en est tout un... Qu'on se le tienne pour dit, les Japonais sont honnêtes, très honnêtes. Mais quand même, j'ai appris ma leçon et je tâcherai de faire plus attention lors de mes déplacements.

L'après-midi, je visite le château d'Osaka, grosse structure maintes fois incendiée et reconstruite. De l'extérieur, ça a plutôt fière allure, mais l'intérieur est assez nul. Ils ont fait un musée qui est assez intéressant, mais qui ne tente en rien de reconstituer l'atmosphère de l'époque. Bah, quand même de belles vues sur la ville à partir de l'étage supérieur. Je retourne près d'Umeda, où la ressemblance avec les quartiers chauds de Tokyo est frappante : des restaurants partout, des arcades, des clubs de Pachinko. Je suis tenté par les odeurs, je me boufferais bien un petit katsudon (lamelles de porc sur riz), mais je ne peux pas - je vais au resto avec Shoei ce soir. Inspiré par les arcades, je vais dans un magasin de livres, DVD et jeux vidéos et joue gratuitement à Devil May Cry 4. Y'a quelque chose d'hyper satisfaisant à découper des zombies avec une longue épée.

Comme la veille, je rencontre Shoei à Kita-senri. Il m'amène dans un petit resto à l'intérieur de la station. Nous arrivons à 19h30 et la place est vide. Il me dit que c'est un genre de resto fréquenté par les vieux, quelque chose de traditionnel et de typique. Très particulier comme endroit : il n'y a pas de menu, tout ce qu'il y a à payer, c'est 2,500¥ et on a accès à absolument tout. La bière, par exemple, est en libre service - on se lève, et on va remplir sa choppe au fût. Le resto est tenu par le propriétaire seulement, une sorte de bouffon qui n'hésite pas à danser ou faire des gags pour divertir sa clientèle. Alors comme je dis, on n'a qu'à s'asseoir et le proprio fait le reste. Il nous amène l'entrée : une généreuse portion de thon cru extra frais et un morceau de porc frit bien tendre et gras. Après, il amène le petit four au charbon avec sur la grille une sélection de poisson : éperlans, calmar, poulpe, saumon et autres. Ensuite, une montagne de viandes, des bouts de poireaux, des tranches de maïs, une salade coréenne pour accompagner, des fèves salées pour la bière. Entre-temps, l'endroit se remplit, mais pas de vieux habitués comme Shoei me l'avait dit, mais plutôt d'étudiants. Bien vite, la bière aidant, tout le monde se met à socialiser pendant que le proprio prépare sa 'finale'. Il nous demande si on est prêt. Euh, oui. Il dit de nous mettre en position de réception. Ok, je suis prêt! Il se met à lancer des nigiri géants qu'il vient tout juste de confectionner. Wah, je suis plein - trop de nourriture, trop d'alcool! Il est 11h et c'est l'heure de la fermeture. Chacun a le droit de se prendre une glace dans le congélateur tout près de la sortie. Heureux, on attrape le dernier bus et on retourne chez Shoei boire une dernière bière afin de clore dignement cette soirée fantastique.

Mot du jour : wasuremono (objet oublié/perdu)
Ce que j'ai appris : Le chiffre d'affaire d'Osaka est un peu plus gros que celui de l'Australie. Mais ce n'est que la troisième ville en importance au Japon, derrière Tokyo et Yokohama. Ish.

10 commentaires:

Tatie Danielle a dit…

De kocé ????

maman a dit…

Palpitant !!!
Nigiri ? De kocé comme le dirait tatie Danielle ???

Tatie Danielle a dit…

J'ai enregistré mon commentaire hier soir alors qu'il n'y avait que trois lettres inscrites sous le titre de distraction fatale: ddd ??? Je n'y comprenais rien... mais ce matin, tout le texte était affichait. Mystère et boule de gomme.
Le tout est décidément plus palpitant !!

Jeannette a dit…

Je te trouvais ben bête aussi! Tout s'explique...

Ginette a dit…

M pour Magog: si tu veux participer à l'échange de cadeaux surprises à Noël, la lettre de référence est M. Il doit bien y avoir un petit sac de bonbon ou autre délicatesse japonaise dont le nom commence par M.

glarb a dit…

prochain titre: Peur et dégoût à Osaka?
en passant, j'attends toujours après mon mini-theremin... :P

Tatie Danielle a dit…

Hey là, la Jeannette, un peu de respect pour les aînés!!

Furan a dit…

Ah ouais, je m'excuse pour le ddd .. au début, je voulais faire un spécial photo parce que ma connexion est meilleure ici, mais on dirait que c'est 'blogger' qui a des ratés. Pas moyen de mettre plus d'une photo... mggrr.

Jeannette a dit…

oui matante.

maman a dit…

Bravo pour les photos. L'empereur du Japon nous fait de beaux bye!bye!