mardi 25 novembre 2008

Gymnastique gustative


Lorsque j'étais entré en contact avec Erich pour la première fois, je lui avais demandé s'il ne pouvait pas m'héberger deux nuits. « Pourquoi pas trois », qu'il m'avait répondu, parce que si je restais une nuit de plus nous pourrions passer une journée à flâner ensemble. En fin de matinée, il m'amène d'abord à la station d'autobus, où je peux planifier la suite de mon voyage, en l'occurrence acheter un billet de bus pour Kagoshima. Juste à côté de la station centrale, encore des dégustations - j'y goûte un steak de la région, un gâteau roulé fourré à la pâte de haricots aromatisée à l'orange ainsi qu'un petit poisson séché, qu'il faut manger tout en entier, avec les nageoires, la tête, les yeux. Nous allons au arcades, de nouveaux, arrêt dans une librairie là où, ô joie!, il y a une montagne de livres usagés en anglais et en français! Lorsque nous arrivons à la caisse, les employés semblent perplexes - combien valent-ils? C'est qu'ils ne s'attendaient pas à les vendre si rapidement ces livres! Nous leurs proposons un marché : 100¥ chacun, à prendre ou à laisser. Ils acceptent et nous repartons satisfaits de la transaction conclue.

Une vingtaine de minutes avant de rencontrer Caroline, avec qui nous avons rendez-vous à 13h à l'intersection des arcades du dessus et du dessous (« Kami » et « Shimo »). Erich me paie une partie de Taiko électronique - nous nous amusons comme des bambins. Avec Caroline, nous retournons près des stands de dégustation et je constate qu'ils ont un nouveau menu - aubergine frites, lait chaud d'une ferme locale, etc. Nous allons au musée d'art contemporain de Kumamoto pour une visite rapide d'une exposition gratuite gracieusement offerte par le club d'arts visuels municipal avec comme thématiques le jeu, l'enfance, les couleurs vives, le mignon (très japonais, bref). Caroline est fatiguée.. allez, tous au Starbucks! Étant donné que le café filtre petit format (4$) revient à peine moins cher qu'un café de fantaisie, je me lâche lousse et commande fièrement un café à la crème brûlée... à la kuriimu burure. Caroline veut lire un peu, nous la laissons donc au Starbucks et Erich m'amène au jardin de Suizenji, deuxième grande attraction touristique de Kumamoto.

Pour un joli jardin, c'est un joli jardin, y'a pas à dire. Nous en faisons le tour rapidement, en passant bien sûr à côté de la reproduction du Mont Fuji. Vers la fin du parcours, nous nous arrêtons dans une maison de thé, à l'origine construite à Kyoto, mais importée à Kumamoto il y a de cela environ un siècle. Assis sur un tatami, à l'extérieur, mais sous un toit, nous buvons un mattcha en regardant s'étendre la pénombre sur l'étang du parc de Suizenji. Pour souper, Erich mijote un espèce de ragoût composé des différents légumes achetés aujourd'hui. J'y apporte ma contribution en achetant un litre de shochu, un vin de pays très populaire dans les environs. J'achète la variante 'mugi', un alcool de blé dont le goût s'apparente à celui de la vodka, bien que le taux d'alcool ne s'élève qu'à 25%.

25%, ce n'est pas tant, mais la soirée avance et j'ai pas le temps de réaliser que je suis le seul à en boire. Une soirée plaisante je crois, mais... mes souvenirs sont assez flous. Le lendemain, en déjeunant, je suggère à Erich d'aller visionner un vidéo sur Youtube. Il me dit : « Tu ne te souviens pas? Nous l'avons regardé ensemble hier ». Ouch.

Mot du jour : no(mu) (verbe boire...) nonda = forme passée, takusan nonda (j'ai beaucoup bu), atama ga ittai desu (j'ai mal à la tête)

3 commentaires:

maman a dit…

J'espère que tu n'auras pas ce mal de tête à Kagoshima où la langue est débitée comme à la mitraillette, surtout par les vieux.

Furan a dit…

« Débitée comme à la mitraillette »? Ouais, c'est un peu l'impression que j'ai eu... Le Kagoshima-ben, ou dialecte de Kagoshima.. assez déstabilisant.

Environ 7h30 au Canada.. un peu de lecture matinale? :)

maman a dit…

Rendez-vous au garage. Denis aurait adoré les poissons avec la tête et les yeux.