vendredi 28 novembre 2008

Partir sur un 'nowhere' au pays du 'anything goes'


La veille, avant d'aller au lit, Kris m'avait promis qu'il essaierait de voir s'il était possible qu'il se libère dans les prochains jours afin de m'amener directement à Miyazaki, car il possède une deuxième maison pas trop loin où il va surfer. Le matin, tout déconfit, il me dit que non, ce ne sera pas possible, il doit être au travail. Moi, évidemment, je n'en demandais pas tant alors ça ne me dérange pas trop, mais ça aurait été quand même bien d'aller passer un ou deux jours sur le bord de la mer. Il tient à se faire pardonner en m'offrant un petit-déjeuner américano-japonais : un bagel, du riz et du café. Et le riz.. quel riz! Je commence à manger et me demande comment il s'y est pris pour obtenir ce goût subtil... qu'est-ce qu'il a bien pu y ajouter? Il n'y a pas de secret : il me révèle que c'est un riz  qui vient du coin et qui vient tout juste d'être récolté, un de ses élèves lui en a offert.

Kris tient quand même à me conduire le plus loin possible et m'amène donc à Miyakonojo, la plus grosse ville des environs. Fort de mon expérience de la veille, je m'apprête à faire de l'auto-stop et commence donc à marcher le long de la route menant à Miyazaki. Il fait super beau, le soleil plombe, mais ce n'est pas trop chaud, 25 degrés en plein soleil, moins d'une vingtaine de degrés à l'ombre. Le problème, c'est que Miyakonojo n'en finit plus et je ne peux tout de même pas faire du pouce en plein centre-ville. J'aperçois des indications pour une halte routière. J'ai lu que c'est généralement un bon endroit pour demander un lift. Je me pose, observe les plaques d'immatriculations qui indiquent la préfecture où a été enregistré le véhicule; c'est divisé entre Miyazaki et Kagoshima en parts presque égales. Je demande à trois.. quatre, cinq personnes dans quelle direction ils vont, mais je ne me sens pas super à l'aise d'approcher les gens de cette façon. J'abandonne et poursuis mon chemin sur la route principale qui ne tarde pas à se transformer en autoroute. Merde.

Je vois qu'il y a moyen de contourner l'autoroute par des chemins de campagne. À ce point-ci, deux choix s'offrent à moi : retourner sur mes pas pour prendre un autobus express en direction de Miyazaki ou contourner l'autoroute pour trouver un bon coin pour du stop. Je choisis le deuxième en espérant qu'au pire, il me sera possible d'attraper un autobus un peu plus loin. Je contourne, zigzaguant encore et encore sous l'autoroute pour enfin me retrouver dans un village pas trop loin. Éreinté, un peu désespéré parce que le soleil commence à tomber à l'horizon, un enfant m'aborde, me demande où je vais. Je lui dis Miyazaki. Il me demande : « Comment »? Je lui réponds.. je ne sais pas, il y a un bus dans le coin? Non, pas de bus. Pas de chance. Je continue quand même et je vois que la route commence à être plus propice à l'auto-stop.

Je dépose finalement mon sac, habille mon visage d'un grand sourire à la fois cordial et épuisé et... 10 minutes plus tard, je suis dans la voiture de mon nouvel ami, Tanaka-san. Il me dit qu'il peut m'amener jusqu'à Miyazaki, mais qu'il a à faire dans la prochaine ville. Il me dépose au Seven Eleven où je l'attends une demi-heure et le voilà qui revient. Une heure plus tard, nous sommes en plein coeur de Miyazaki, près de la gare d'où j'appelle James, le contact que Kris m'a donné un peu plus tôt. Malheureusement, James, qui est sur Couchsurfing.com, reçoit déjà quelqu'un et ne peut donc m'héberger. Qu'à cela ne tienne, je m'informe sur les différentes possibilités d'hébergement à Miyazaki et constate que l'auberge de jeunesse reste l'option la moins chère. J'y mettrai l'argent économisé aujourd'hui en transport.

Signe que je suis hors-saison : nous sommes deux personnes à l'auberge. Ma chambre est immense, ce qui n'aurait probablement pas été le cas au moins de mai. Le deuxième visiteur, un Japonais, m'interpelle rapidement en voulant visiblement pratiquer son anglais. Je me prête à l'exercice du mieux que je peux, même si je suis crever de cette journée de marche et d'imprévus. Comme pour me récompenser, il m'offre une poignée de chocolats et de biscuits.. awwww.. Je conclue ce 'nowhere' en me goinfrant dans une vaste salle complètement déserte et en mettant à jour les blogues.

Mot du jour : ushi (vache .. j'en ai vues aujourd'hui)

3 commentaires:

maman a dit…

Tu es tellement dans des places creuses, que je ne trouve même pas ces noms sur la carte du Japon. C'est encore dans le Kyushu ?

Que je ne te vois pas faire du stop en Europe, Jeannette.

Jeannette a dit…

Wow tes aventures sont tellement aventurières! Bon, j'ai pas assez dormi.

Oui mais maman, pourtant une fille qui fait du pouce c'est beaucoup plus facile!

Anonyme a dit…

Bonsoir, je suis tombée sur votre blog en cherchant une auberge de jeunesse sur Miyazaki. Est-ce que vous auriez des informatons à me fournir sur celle dans laquelle vous avez dormi? Voici mon adresse mail: iluvit@hotmail.fr . Merci