mardi 11 novembre 2008

Festin et Kyushu champêtre


Désolé, les entrées sont de plus en plus espacées. Vous comprendrez sûrement pourquoi - les déplacements deviennent plus fréquents, les journées sont plus chargées qu'elles ne l'étaient à Tokyo. Il faut sans cesse s'habituer à un nouvel environnement... Super!

La dernière fois que je vous ai laissés, je retournais chez Shohei afin d'y remplir mon nouveau calepin et de commencer la planification du reste du voyage. Shohei n'est pas rentré ce soir là, tout simplement parce qu'il travaillait toute la nuit dans un hôtel. Je l'entends donc rentrer vers 11h le lendemain. Pour le laisser dormir, je quitte tout de suite l'appartement sans de plan trop précis. D'abord, un lunch minute acheté à l'épicerie (une saucisse bâton, une patate crémeuse et une pomme, si vous tenez à le savoir) et je regarde ce qu'il y a autour de moi.

Shohei ne vit pas dans le centre d'Osaka. Pour se rendre à la station Umeda, située dans le coeur de la ville, il faut prendre un bus pendant 30 minutes, puis le train pour un autre 30 minutes. Le coin de Shohei, c'est mi-urbain, mi-rural; pas trop loin, il y a l'université d'Osaka. De l'autre côté, des collines. Je me demande s'il y a moyen d'y aller... Je marche un peu et vois une route qui semble s'y rendre. Sur le chemin, je m'arrête à un temple de montagne complètement désert, probablement parce qu'on est lundi. Je continue et la route se transforme en sentier.. pourquoi pas.

Alors je marche, je grimpe, pas trop loin il y a un hermite de montagne qui écoute la radio en contemplant le panorama urbain tout en bas. Le sentier s'arrête net, mais il semble y avoir quelque chose juste derrière les arbres. Je m'enfonce un peu plus et vois une espèce d'aire déserte avec deux ou trois bâtiments. Plus loin, sur la route, je réalise que je suis en plein milieu de nulle part et que je ne suis peut-être pas supposé être là. Mais le paysage est vraiment chouette, avec des routes qui serpentent au travers des collines. Je rentre.

Pour le souper, moi et Shohei sommes invités chez la tante de ce dernier. On arrête avant-tout acheter quelques fruits pour les remercier et nous voici arrivés chez eux. Au menu, du shabu-shabu, un espèce de bouilli hivernal. D'abord, un filet de poisson en sashimi, puis de petites fritures de poisson et le shabu-shabu peut commencer. Dans un chaudron disposé au centre de la table mijote un bouillon dans lequel chacun fait cuire, à la manière d'une fondue, des tranches de boeuf et de porc, des légumes, du tofu. L'aliment cuit est ensuite déposé dans un bol contenant de la sauce. Un vrai festin. Et avec des onigiri maisons en plus!

La tante de Shohei me demande où je veux aller au Japon. Je lui dis que demain, je pars pour Kyushu, mais qu'après je voulais aller voir les Alpes japonaises. Avant de monter au nord, je lui dis, je veux m'acheter au moins une tuque, un foulard et une paire de gants pour ne pas mourir de froid. Elle acquiesce et disparaît un instant et reviens quelques cinq minutes plus tard les bras chargés de vêtements. Elle veut me faire essayer un chandail, un foulard, des gants. Évidemment, je suis mal à l'aise et je demande à Shohei si c'est correct de me prêter à l'exercice. Il me répond que oui, n'y a pas de problème. Ce sont de vieux vêtements qui ne servent plus. Au final, je reçois un manteau, un foulard et une paire de gants. Ça me gène d'accepter tout ça, d'autant plus que je viens de manger comme un ogre, mais avec des finances serrées et une volonté d'en voir le plus possible, je pile sur mon orgueil et remercie de tout coeur mes hôtes si généreux.

Le ventre plein, heureux, nous retournons, moi et Shohei, à son appartement. Il est 21h environ... comment s'occuper le reste de la soirée? À la bière, voyons! Nous passons donc une merveilleuse soirée à nous enivrer en écoutant de la musique.

Le lendemain, je le consacre aux derniers préparatifs. Prise des messages, requêtes pour du couchsurfing (c'est vraiment pas évident magasiner les hôtes ici! Il y en a très peu et n'habite presque jamais sur la ville que je veux visiter). Je rencontre Shohei à la station Umeda à 18h pour les « au revoir », plus difficiles que jamais. On s'attache vraiment à rester 5 jours avec la même personne. Un amateur de jazz, j'invite Shohei à venir à Montréal l'été prochain pour le festival, on se promet toutes sortes de choses, mais c'est finalement l'heure pour la dernière accolade et le grand départ.

Je prends le traversier à Nanko, le port du sud. Destination? Kitakyushu, ville au nord de Kyushu, l'une des 4 îles principales du Japon, sa plus méridionale. Le traversier est un peu plus gros que celui pour Ohshima étant donné qu'il prend à son bord voitures et camions. Nous ne sommes que deux dans la cabine deuxième classe, deux sur une possibilité d'environ une vingtaine. À 7h du matin, je sors sur le pont observer la soleil se lever et illuminer la silhouette des montagnes à l'horizon et j'ai une pensée pour vous, au Québec, à Montréal, à 18h, après le boulot, l'université, etc.

Arrivée au port de Shinmoji (après une traversée de 12 heures), je dois prendre une navette gratuite pour la gare de Kokura. Là, c'est direct dans le train pour Nakatsu, une petite ville côtière en direction de Usa et Beppu, sur la côte nord de l'île. J'ai rendez-vous avec Julia, ma première hôtesse (!) à 13h, et je suis un bon 3h en avance. Je décide donc, malgré mes bagages, d'essayer de me rendre jusqu'à la mer, juste pour voir. Sur le chemin, je donne un de mes sablés au beurre à un chat qui le bouffe volontiers. Le temps d'aller jusqu'à la mer et de revenir, je n'en ai plus que pour une demi-heure à attendre Julia.

Paf, elle est là. 23 ans, une Australienne, toute chic dans un petit tailleur. C'est qu'elle est en pause de lunch - elle travaille comme prof de langue dans une école du coin dans le cadre du programme JET. Elle me donne un lift dans sa petite voiture et m'amène chez elle, plus loin dans la montagne. Très cool la place. Elle y vit seul et c'est sur deux étages, avec un salon, une cuisine, une salle de bain, une toilette, deux chambres. C'est dans le style japonais, mais on est loin des intérieurs exigus visités précédemment! Un petit tour du propriétaire et la voilà repartie pour les cours de l'après-midi. Je prends une douche vite fait et vais faire un tour de vélo dans les environs. Fantastique. La rase campagne. C'est vallonneux, verdoyant, ça sent l'automne. Y'a rien à foutre à Nakatsu, mais je crois que je vais adorer.

Ce soir, je bouffe avec Julia. Vers 20h, elle est supposée m'amener à son cours de tambour traditionnel japonais (désolé, je ne me rappelle plus du nom.. c'que j'me sens cruche!).

Et vous, quoi de neuf?

Mot(s) du jour :  inaka (campagne), jitensha (vélo), obasan (tante)

6 commentaires:

maman a dit…

On sent que tu adores cette partie de ton voyage : découvertes, dépaysement, changements de rythme. On a peu de choses à raconter par rapport à cela.

Ginette a dit…

Ici, il a commencé à neiger. Tu aurais vraiment besoin de ton manteau! C'est très bien de sortir des grandes villes et de voir autres choses et surtout de rencontrer des gens aussi chaleureux que Sho et sa tante. On a hâte de te revoir.
Obasan Ginette. Et comment on dit neveu?

Tatie Danielle a dit…

Ici... ? Que des banalités; Gabrielle fait enlever ses broches demain (après quatre ans d'attente, elle jubile) Thomas a un test d'anglais demain matin. Pauline découvre les joies du "Chatting". P-A espère avoir un PS-3 pour Noël, et Julien se prépare pour son match de soccer intérieur vendredi...Emmanuel n'est toujours pas rentré de son "shift" chez Pizza Hut et Emily étudie comme un rat de bibli. Par rapport à toi, ce n'est rien d'enviable. J'ai adoré ton aventure chez Sho et sa tante. Ça fait "sho" au coeur de voir que tu as été bien reçu comme ça.
A +

Furan a dit…

Merci pour les nouvelles, Tatie Danielle. Ce n'est pas l'aventure de l'autre bout du monde, mais des petites aventures quotidiennes quand même et ça fait plaisir à entendre.
a+

Jeannette a dit…

Wow ce Sho a l'air d'être un chic type. Mais Sho must go on (LA POGNEZ-VOUS???) comme y disent. Ben moi, de mon côté, j'accumule les papiers pour l'Italie, et j'"angouèsse" un peu plus chaque jour. Youpi!

Tatie Danielle a dit…

"Tu m'allairais pas d'une angouêsseuse toi, Jeannette." Serais-tu plus une Lachance qu'une Provençal? Ne pleure pas Jeannette, alazimboumboum, ala...nous t'écrirons tous les jours sur ton blogue. Je suis certaine que tu vas "tripper" là-bas. "Ça va bien aller" (autre phrase typique de Lachance)
P.S. Le verbe allairer, dériver du verbe avoir l'air est une trouvaille de Julien alors qu'il n'avait que quatre ans. Il fut le premier à le conjuguer à l'imparfait, forme négative.
Oui, oui ,je sais mes soeurs (Ginette et Suzanne) je suis toujours aussi bavarde.