mardi 25 novembre 2008

Les deux Kinko : jeux de miroirs et de poulies


Ah, le Shochu... l'une de ces fois où l'on se dit : « Plus jamais! ». Heureusement, Erich veille au grain, il me concocte un petit-déjeuner à l'américaine, avec toast, omelette et café que je m'efforce d'avaler pour me faire un « petit fond », comme on dit. Vers midi, il va me reconduire à la garde d'autobus avant d'aller rejoindre sa fiancée à Isahaya. Le trajet est sans histoire - je me sens un peu tout croche, mais ça va. Arrivé à la station d'autobus de Kagoshima, je donne un coup de fil à Derrick, mon prochain meilleur ami, et il me dit d'aller à Kinko-cho et de l'appeler une fois sur place. Je demande à une employée de la gare qui me dit que je dois prendre un autobus, puis un traversier, puis un autre autobus avant de... ehh? Je m'étais pourtant renseigné sur Kinko avant de prendre le bus, j'avais lu qu'à partir de la gare de Kagoshima, fallait prendre le train pendant environ une demi-heure et que ça coûtait 450¥. Je vais donc voir à la gare et repère Kinko sur la carte, avec les kanji et tout. Kinko. 450¥, une dizaine d'arrêts et une quantité de vues splendides sur Sakurajima, une petite presqu'île au centre de la baie de Kagoshima au milieu de laquelle s'élève un volcan à la silhouette parfaite, presque cliché. À Kinko, je téléphone à Derrick :« Salut, c'est François, je viens tout juste d'arriver! »
- D'accord, où es-tu?
- Je suis à la gare de Kinko.
- La gare de quoi?
- Ben la gare de train.
-... Je crois que nous avons un problème.
- Pourquoi donc?
- Il n'y a pas de train qui se rend à Kinko-cho.

Il n'y a pas de train qui se rend à Kinko-cho. Je ne suis pas au bon Kinko. Moment de désespoir rehaussé d'un peu d'apitoiement. Trop tard pour me rendre au bon Kinko, que faire? Je rentre à Kagoshima, vais dans la salle d'attente de la gare pour y lire « Par-delà le bien et le mal » (que j'ai acheté à Kumamoto) pendant environ 3 heures. À minuit, la salle d'attente ferme, je dois quitter. J'erre un peu dans Kagoshima. Nous sommes samedi, à l'heure de pointe des fêtards, qui passent à côté de moi dans leurs voitures modifiées. Je marche pendant trois quarts d'heure, jusqu'au terminal de traversiers en direction de Sakurajima. Là, je me trouve un siège pas trop inconfortable où je somnole jusqu'au lever du soleil.

Demain, j'irai au bon Kinko, au vrai Kinko. Kinko-cho.

Mot du jour : kagami (miroir)

1 commentaire:

maman a dit…

J'espère que Kinko en vaudra la peine après toutes ces tribulations.