lundi 20 octobre 2008

Nikko 2 : Aventure improvisée


Eh oui, une excursion s'est ajoutée au programme! Un peu déçu de ne pas avoir passé autant de temps que je l'aurais souhaité à Nikko, j'y suis retourné aujourd'hui, mais en partant cette fois à l'aube. 10h et voilà, j'y suis, Nikko pour une deuxième portion! Mais je ne vais pas voir les temples comme la dernière fois, ça non. Plutôt, je me dirige vers Chuzenjiko, un grand lac pas trop loin. Pas trop loin, mais un peu trop pour que je puisse m'y rendre à pied - ça fait 25 kilomètres. J'aurais peut-être eu le temps de m'y rendre aujourd'hui, mais pour ce qui est de revenir, ça aurait été une autre paire de manches.

(Réalise avec joie que la photo a enfin été chargée correctement). De toute façon, Nikko est encerclée de beautés naturelles et je me dis qu'il doit y avoir moyen de faire une belle excursion sans avoir recours au parcours touristique traditionnelle. Je vise les monts sur ma droite, les plus près et je compte m'y rendre à tâtons. Aussitôt que j'aperçois une route qui semble y accéder, je m'y rends. D'abord, je traverse des quartiers résidentiels. Il y a quand même une différence notable avec ceux de Tokyo; on sent qu'on est plus près de la campagne ici. Ça monte un peu, mais rien qui ne débouche réellement sur un sentier de montagne. Quelqu'un fait brûler des feuilles mortes, ça sent l'automne. Les rues sont désertes, on est lundi après tout et tout le monde est au boulot. Ça continue de monter, c'est tout de même bon signe - et le quartier est maintenant derrière moi.

Je passe devant une usine d'épuration d'eau puis, c'est la forêt. J'entends l'eau qui coule sur les rochers et, bien vite, je vois une cabane en rondin, et un stationnement, et une toilette publique et quelques cartes qui m'aident à me repérer. En réalité, je ne suis pas très loin d'une chute. Sans plus attendre, j'emprunte le sentier qui s'y rend. Ça sent très bon l'odeur de l'automne, les feuilles humides sur le sol. Le grondement de la chute se fait de plus en plus puissant, j'y arrive. Un site très joli à vrai dire. Je m'arrête quelques instants pour manger un morceau et pour percevoir le ki du paysage et je repars.

Un peu comme pour un livre dont vous êtes le héros™, deux choix s'offrent à moi : un chemin de montagne qui, bien qu'à pic, monte en ligne droite ou bien la route qui serpente le long du mont sans nom. Tout plein de bravoure, je prends le premier chemin en me disant que si ça devient trop ardu, je re-descendrai prendre la route. Pour le début, ça va bien, mais plus ça avance, moins le sentier devient clair, je trouve moins bien mes repères. Bon, j'aboutis sur la route et je vois que le sentier continue à couper droit devant. Encore les deux mêmes choix; sentier ou route? Comme je vois un serpent à l'entrée du sentier (il a fait « tsssss »), je fais ma poule mouillée et prend l'option la moins dangereuse.

Superbe marche en solitaire, avec des vues grandioses de ce que je crois être le mont Nantai, tout couleuré pour l'automne (y'a plus de couleurs en altitude). Ça me rappelle la forêt boréale bien de chez nous, avec beaucoup de conifères et des feuillus multicolores. À un certain moment je me trompe de chemin et aboutis dans un lieu où on coupe des arbres. Mais il n'y a personne aujourd'hui. Retourne et continue. J'approche d'un petit pont qui relie les deux monts et j'entends quelque chose, je vois quelque chose bouger. Je m'arrête, je ne fais plus un bruit. Sur une paroi rocheuse, je vois un singe - un macaque, il me regarde aussi, il est à 10 mètres devant moi. Le plus subtilement possible, je sors mon appareil-photo. Pendant ce temps, le macaque a grimpé un peu. Il n'est pas seul, ils sont deux ou trois je crois. Mon appareil-photo est armé et j'en vois un, tout en haut de la paroi, qui me fixe, je peux voir ses yeux. Et puis ils disparaissent dans la forêt. Impressionné, un peu sous le choc, je continue de marcher.

Là, c'est de l'errance pure et simple. Je n'ai pas de carte ni de boussole et rien n'indique ma position. De toute façon, ça fait 4h30 que je marche, il est 14h30, donc ça me met à 19h à la gare. Pour ne pas me faire prendre par le coucher du soleil (vers 17h), je décide de rentrer tout de suite. Comme la descente se fait plus rapidement que prévu, je profite des derniers moments d'ensoleillement pour zigzaguer dans Nikko. Rien de très précis. Ça commence à tirer dans les jambes - ça fait beaucoup de marche surtout lorsque l'on considère que j'ai amené mon gros rucksack pour l'expédition. Le retour se fait sans ennuis.

Mot du jour : saru (singe)
Ce que j'ai appris : Même lorsque l'on croit devenir plus habile à déchiffrer le système de transport en commun ici, il n'en est rien. Le train m'a coûté environ $15 ce matin, j'ai pris le même pour revenir et ça m'a coûté $30. C'est assez frustrant. Au moins je ne retournerai pas à Nikko de sitôt! Ça ne fait que me mélanger!


3 commentaires:

Jeannette a dit…

Un serpent... tu serais pas une poule mouillée, MacFly?

maman a dit…

Quelle belle excursion. J'ai hâte de voir une phote de macaque. Mamadou aimerait que tu lui en rapporte un ou sinon une petite souris. Je m'oppose.

Anonyme a dit…

Alors ça c'est très marrant! je suis un français à Tokyo et j'étais tombé sur votre blog sur l'article sur la danse du lion de Shibamata (le même jour, oui, moi aussi je l'ai raté d'une journée. C'est d'ailleurs pour cela que je suis tombé sur votre blog pour savoir pourquoi j'avais rien vu..) et là rebelotte, sans le savoir nous étions aussi tous les deux à Nikko et Chuzenji les 2 mêmes jours!) J'ai trouvé cet endroit fabuleux! J'ai eu la chance d'y rester dormir et le matin, c'est magnifique!
Peut être que l'on se recroisera une 3ème fois sans le savoir!!

Bonne continuation