dimanche 26 octobre 2008

Fuji Karaoke


Jour F. Cadran à 6h. L'autobus part de Shinjuku à 8h55. Destination? Mont Fuji.

Je pars avec Damien et nous arrivons à la gare à 8h15, nous y rejoignons Chris, le Canadien avec lequel Damien s'était lié d'amitié à son premier lieu de résidence. Chris c'est, comme on dit, un boeuf de l'Alberta; environ 6 pieds 4, plus de 200 livres. Un gros bonhomme, quoi. Et Chris nous dit qu'il est fatigué parce qu'il n'a pas dormi de la nuit, ayant fêté jusqu'à 5h du mat'. Au guichet, on nous dit que c'est un peu serré pour l'autobus, mais que s'y nous nous y rendons tout de suite, ça devrait aller. Mais Chris nous dit qu'il n'a pas mangé et qu'il aimerait prendre le petit-déjeuner avant. Merde. Le prochain autobus est dans deux heures et demie.

Beaucoup de frustration, de « j'aurais donc dû y aller seul ». Pour attendre, nous allons au McDo où seul Chris mange, évidemment. Puis au Starbucks, où j'ai l'honneur de prendre le café le plus cher de toute ma vie (environ $4 pour un café filtre petit format, l'item le moins cher sur le menu). Pour se rendre à la cinquième station du Mont Fuji, ça fait un peu plus d'une heure, mais le trajet offre des vues plutôt spectaculaires sur les régions vallonneuses environnantes. Moi et Damien nous payons la traite pendant que l'autre fait l'écrapou sur la banquette arrière. Et on peut dire que ce n'est pas la saison pour les excursions au Fuji - nous sommes une dizaine pas plus dans le bus.

Déjà à la cinquième station, à plus de deux kilomètres au-dessus du niveau de la mer, nous sommes par-delà les nuages. Une dame me dit : « Unkai », mer de nuages. C'est ça et c'est franchement de toute beauté. À la cinquième station, c'est très venteux et à la température ressentie ça fait à peine plus chaud que 5 degrés. Chris dit qu'il est bien en short et en t-shirt, que c'est vivifiant. N'empêche qu'il s'achète ni vu ni connu un chandail à la boutique de souvenir. 13h30, le dernier bus est à 16h, ça ne nous donne pas beaucoup de temps pour batifoler sur le vieux Fuji.

Nous suivons une piste, assez plate, dans un nuage épais. Puis nous montons un peu. Il y a bien quelques arbres, mais pas beaucoup de feuilles. Ça fait végétation d'avant la première neige, style début décembre. Mais plus nous montons, moins il vente, alors y'a ça de positif. Nous voyons le sommet - très peu enneigé. Est-ce le réchauffement climatique ou la saison qui veut ça? Lorsque nous devons commencer à penser à redescendre, je vois bien le sommet. Il y en aurait peut-être eu pour 2 ou 3 heures de grimpe, ce qui aurait pu se faire en ayant attrapé le premier bus de la journée et en poussant un peu. Au plus haut, je laisse aller au vent le S de Sarah (si elle lit ce blog).

Un petit détour par les boutiques avant de repartir, un dernier regard vers la mer de nuages et nous revoici dans le bus. J'y reviendrai, que je me dis, j'y reviendrai et je le monterai à partir de la base. Le trajet du retour et plus long que celui de l'aller, il y a de la circulation. Bon moment pour une sieste. De retour au Crib, je suis en train de bouffer lorsque Kyle et Sachiko, les deux occupants de l'étage au-dessus de la cuisine, viennent cogner à ma porte. Ils me demandent si je ne les accompagnerais pas au karaoke. Hm. Le billet d'autobus n'était pas donné... au diable les dépenses! C'est pas tous les jours qu'on a l'occasion d'aller dans un karaoke à Tokyo!

Damien se joint au groupe, nous sommes donc quatre pour aller pousser quelques fausses notes. Le karaoke, c'est le Doremifa, à 10 minutes de marche du Crib. Nous louons un pièce privée : ça nous revient à peu près à 1,000¥ par personne pour deux heures, ce qui n'est pas si mal. Voici les faits saillants : Damien trébuche un peu avec l'anglais, Kyle fait toutes sortes de voix bizarres, Sachiko sort sa voix du dimanche, et j'essaie tant bien que mal à me débrouiller sur de vieux succès rock.

De retour au Crib, nous voyons que la réception est occupée. Tout le monde de mercredi soir dernier y est. Ali l'américano-hindou vulgaire, Sha le nerd caféïnomane et Shi Ho, dont c'est le ving-sixième anniversaire aujourd'hui. Un autre occupant, dont le nom m'échappe, va chercher sa guitare pour chanter « happy birthday » à Shi Ho. Kyle se sent en forme et entonne lui aussi quelques airs, puis nous invite dans sa chambre pour continuer la soirée autour de quelques chansons. Je ne comprends toujours pas ce mec. Il est Canadien, mais c'est la personne la plus étrange que j'ai rencontrée à Tokyo. De visage, c'est un genre de Robert Charlebois et côté personnalité, il redéfini l'art d'être pince-sans-rire. Impénétrable ce mec.

Alors voilà, une excursion au Mont Fuji que j'aurais imaginée glorieuse, mais qui ne le fut qu'à moitié et une soirée qui ne promettait rien de particulier, mais qui s'est métamorphosée en quelque chose de bien sympathique!

Mot du jour : uta (chanson)
Ce que j'ai appris : Pour les excursions, vaut mieux être seul (j'aime y aller à mon rythme), pour la ville, plus on est de fous plus on rit.

2 commentaires:

Tatie Danielle a dit…

Pour les excursions, mieux vaut être seul, dis-tu !!! Imagine nos excursions familiales à 9 personnes. Un vrai délire !Mais imagine notre "fun" en ville. Bon, bon ,je disais ça comme ça, en passant.

Furan a dit…

À neuf, ah ouais! Pfiou... y'a pas à dire, faut être fait fort...