dimanche 12 octobre 2008

Mille-feuilles


Le dimanche à Tokyo, c'est tranquille. Ben ben tranquille. Comme en Europe : la moitié des magasins sont fermés, il n'y a personne dans les rues, presque aucune voiture. Relaxant, quoi, après une semaine complète à se faire aller, à droite, à gauche, à Shinjuku, à Shibuya en passant par Akihabara. Une journée de repos bien méritée pour le tokyoïte si travaillant. Mais moi, je ne suis ni tokyoïte ni travaillant alors au diable ces histoires de farniente! Vite, de l'action, du divertissement! Je rote bruyamment ma bière matinale (partie du CH oblige!) et je fais tourner mon coutelas d'ivoire; il indique l'est.

Nishinippori - Otemachi - Tokyo - Makuhari. Je suis à Chiba (« mille feuilles »), ville à l'est de Tokyo. Un peu comme une Yokohama de l'est - un gros ramassis urbano-industriel qui n'a de différent de Tokyo que le nom, parce que sinon, c'est un étalement urbain continu. Plus précisément, je suis à la station de Makuhari. Mais pourquoi donc? Pourquoi aller à Chiba, une ville qui ne présente pas une histoire très riche et dont les charmes sont risibles? Pour le TGS! TGS? Quessé, un train à grande souplesse? Ben non les nigauds, le TGS c'est le Tokyo Game Show, une grande foire annuelle du jeu vidéo!

Beaucoup de gaijin, déjà. Ce que je remarque, bizarrement, c'est que la plupart des étrangers sont plus grands que moi. Pas juste aujourd'hui, tout le temps. Je n'en connais pas la raison exacte, tout ce que je sais, c'est qu'à Montréal je suis dans la moyenne tandis qu'ici, on dirait que tous les visages pâles font au moins 6 pieds 2. Oh, et même avant d'entre sur les lieux du Makuhari Messe, salle d'exposition, je sais que ça va être un « nerd fest ». Ça se sent. Pas grave, pas de panique, on reste cool.

C'était une bonne marche à partir de la station, mais j'y suis. Moins bruyant qu'une salle de pachinko, mais bondé -  l'événement est ouvert seulement aux gens de la presse les deux premiers jours, puis au public le samedi et le dimanche. Des kiosques à droite, à gauche. Des poupounes qui distribuent des pamphlets et les mâles qui se ruent autour et se bousculent afin de prendre les meilleures photos avec des appareils démesurés. Des poupounes dans un salon de jeu vidéo? Eh ben oui. Mais les Japonaises sont quand même plus sympathiques que les greluches platines siliconées de chez nous - elles misent sur le facteur 'cute' plus que sur le simple fait de s'exposer gratuitement. Bah, ça dépend des goûts vous me direz. Ben ouais.

Alors, y-a-t'y joué ou y-a-t'y pas joué? Y'a joué, mais pas beaucoup. Il y avait des files monstres un peu partout, vous savez. Du style attendre une heure pour jouer à un jeu pendant cinq minutes - un jeu super attendu, probablement, mais que moi je n'attends pas et que je ne connais pas. En fait, je ne reconnaissais que quelques noms de franchises, ici et là. Pour me délier les mains, une partie de football, FIFA09 je crois. Ce qu'il y avait de particulièrement intéressant, c'est qu'on était onze à jouer en même temps, côte à côte, sur la même équipe. Évidemment qu'on a gagné, le niveau de difficulté avait été réglé à 'super facile'. Ensuite une partie de Dragon Ball sur le Nintendo DS. C'était la première fois que je m'amusais avec ce bidule là. J'ai eu le temps de quelques kamehameha vite fait, puis c'était fini. Assez bof. 

Je me rattrape sur Need for Speed : Undercover, un jeu de course. L'objectif du démo était d'atteindre les 15,000$ de dégâts en fonçant dans toutes sortes de choses; des arrêts d'autobus, des voitures. De ce que j'ai pu voir j'ai été le seul à atteindre l'objectif lorsque j'y jouais - l'instinct du tueur, ça s'apprend pas. Détour par un petit stand que j'avais remarqué plus tôt. Pas une grosse compagnie - ils font de petits jeux à télécharger en ligne. Celui que j'ai essayé, c'était un genre side-scroller hack & slash avec de petits chevaliers en dessin animés. Fort amusant. J'ai guerroyé avec un autre Japonais, chevalier vert. On s'est rendus à la fin du démo et il est malheureusement tombé au combat contre l'ogre brutal de la fin. Héroïquement, j'ai combattu avec beaucoup de stratégie et de sang-froid pour vaincre l'ogre et recevoir un french de la princesse. Épique. Tellement que le Japonais chevalier vert est resté jusqu'à la toute fin pour assister au triomphe et pour saluer ma performance par une courbette. 

16h30, le temps d'en essayer un dernier. Je regarde un peu partout, les files ne se sont pas désengorgées : il faudra que je m'en tienne à un jeu moins populaire. Mais pas un truc portable, j'ai pas le goût de me visser les deux jeux sur un écran miniature. Près des stations de Street Fighter (ne me demander pas lequel, je ne tiens plus le compte depuis le 2), je vois deux postes sans joueurs, j'y vais. C'est pour WWE Smackdown 2009, un jeu de lutte. Pas super populaire avec les Japonais la WWE! Je me lance - ce sera Triple H (moi) contre l'Undertaker (CPU). Je commence avec quelques bonnes droites et propulse l'Undertaker dans les câbles à plusieurs reprises. Voyant mon adversaire affaibli, je profite de l'occasion pour monter en haut de la troisième corde pour tenter une imposante descente du coude! Il esquive! Ouch, la préposée à la station se marre bien. Changement de stratégie - j'envoie l'Undertaker à l'extérieur du ring et je descends moi aussi lui donner une raclée. L'arbitre commence à compter jusqu'à dix. Un coup de genou, deux coups de genou. Une rage meurtrière se lit dans mes yeux. Encore! Encore! Du sang! à 9, j'entame une prise de soumission élaborée... 10. Double élimination. Eh bien.

En terminant, un mot sur les adeptes de cosplay : ils étaient venus en grand nombre aujourd'hui. Cependant, ma connaissance lacunaire des anime et des jeux vidéos m'a empêché de reconnaître les déguisements. J'ai vu un Luigi. Dieu qu'il était laid. Ah, et aussi un occidental qui était déguisé en... euh.. le personnage principal de God of War. Le problème, c'est qu'il était tout petit. M'enfin.

Alors je m'excuse aux non-initiés qui ne comprendront peut-être pas grand-chose à cette entrée - je vous promets une entrée tout à vous demain!

Mot du jour : aso(bu) (jouer)

(J'espère que je ne répète pas mes mots du jours, je ne tiens pas vraiment le compte...)

3 commentaires:

maman a dit…

Quelle verve dans la description sportive. Une nouvelle vocation en vue ? J'imagine que tu voulais parler de l'instinct du tueur.

Denis a dit…

On veut du baseball !

Jeannette a dit…

wooow un french de la princesse! Salaud!

Ça avait l'air d'une belle journée, on sent l'énergie ! Wish I was here.